Magloire Christian Ramarojaona - « L’EPM tient compte des consommations saisonnières »


Comment se déroule l’EPM dans la région Sud-ouest ?

Le procédé que nous utilisons, suit un échantillonnage des ménages, déjà préétabli par les techniciens de l’Instat. Une technique que nous appelons, à tirage, au hasard. L’Enquête a commencé dans les sept arrondissements de Toliara I. Nos équipes ont déjà parcouru des communes telles que Morombe, Ambahikily et Antongovaovao dans le district de Toliara II. Celles des districts de Beroroha, Ampanihy, Betioky et Sakaraha également.

Qu’en est-il de la sécurité des équipes, dans le district d’Ankazoabo, par exemple ?

Pour cette première vague d’un trimestre, deux cent quatre vingt huit ménages seront enquêtés répartis dans vingt-quatre zones de dénombrement. Une zone de dénombrement étant l’unité de collecte de données. Il faut aller vers ces zones où qu’elles se trouvent, en utilisant tous les moyens de transport possibles, sinon toute la méthodologie de collecte pour l’ensemble de la région tombe à l’eau. Nos équipes sont ainsi allées dans des communes éloignées de la rive droite du fleuve Mangoky où il a fallu prendre des pirogues et ensuite des charrettes pendant deux jours pour arriver à destination. Jusqu’ici, les équipes n’ont pas été dérangées par des dahalo. Elles sont d’ailleurs munies de badges, d’autorisations diverses, de tee-shirt et casquettes avec la mention Instat partout. Ankazoabo ne figure pas encore dans les zones triées pour la première vague. Mais tôt ou tard, quand il faut, il faut y aller.

Quelles sont les grandes lignes qui diffèrent l’EPM du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) ?

Le RGPH consiste à recenser chaque individu des villages, fokontany et communes. Il n’y pas d’échantillonnage. L’EPM s’étale sur une période de deux ans car elle tient compte des habitudes de consommation saisonnière, telle que les litchis ou encore la vanille. Une période nécessaire pour mieux analyser les contextes de consommation des ménages. Auparavant, l’enquête a juste duré deux mois. L’EPM est une manière d’appréhender l’inflation en se basant sur la détention de données fiables et surtout à jour. Les données mises à jour sont les données fiables qui permettront d’analyser l’évolution du panier de consommation des ménages en une période donnée. L’EPM devrait être réalisée tous les deux ans. Les données d’il y a deux ans, ou dix ans, ne sont pas celles d’aujourd’hui et pourraient fausser les indicateurs. Il y a vingt ans, par exemple, les ménages n’avaient pas l’habitude de dépenser pour des crédits téléphoniques ou internet. Une famille rurale dépense moins de manioc qu’il y a deux ans, car elle se tourne vers l’achat des crédits. Au bout de l’enquête, l’on est en mesure de conclure et de décider sur les stratégies économiques et sociales à adopter suivant ces habitudes.

Quels sont les points essentiels de l’EPM ?

D’abord les caractéristiques sociodémographiques. Viennent ensuite les détails sur les dépenses en alimentation, tabac et boissons, habillements, communication, santé, éducation, loisirs, arts, transport, les revenus, l’emploi, l’habitation, les avoirs. Des questions subjectives telles que l’opinion du ménage sur sa situation réelle peuvent être posées. L’important est de faire sortir des chiffres sur les habitudes de consommation des ménages. Sur un taux de 100%, combien les ménages dépensent-ils en alimentation, en vêtements ? Les réponses constitueront des outils de décision pour la politique économique et sociale de l’État, pour les partenaires techniques et financiers du pays.

Jusqu’à quel point peut-on dire que les données recueillies sont fiables ?

Par analyse simple des réponses des enquêtés. Nombreux sont ceux qui ne déclarent pas leur réalité ou refusent tout simplement de discuter avec les enquêteurs de l’Instat. Sur ce point, la sensibilisation fait en effet défaut. Les enquêtes comme l’EPM nécessitent des sensibilisations au préalable de la part des professionnels de la communication, des ONG, des associations de jeunes ou autres entités. Enfin, les enquêteurs travaillent sur des outils modernes comme les tablettes et les GPS. Ceci, afin d’éviter que les enquêtes soient bâclées par les enquêteurs. Il y a des moyens technologiques de suivi et de contrôle de chaque enquêteur, direct et en temps réel.  
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