Santé des sinistrés - La diarrhée et l’infection respiratoire font des victimes


Des problèmes à n’en plus finir au Nord-Ouest. Après les inondations et la faim, des problèmes de santé surviennent. Les sinistrés du fokontany d’Antsangam-bato à Mampikony se ruaient vers la clinique mobile qui a été mise en place pour la prise en charge des victimes des intempéries, hier. Le médecin et l’infirmier ont été débordés. Ils ont traité, au moins, quatre-vingt personnes dans la journée. Jusque tard dans la soirée, les consultations se poursuivaient. «Ils souffrent, en général, de la diarrhée et de l’infection respiratoire aigüe. Cela va de soi. L’eau consommée n’est pas potable et il y a insalubrité partout», rapporte le directeur régional de la Santé publique à Sofia, le Dr Haja Alègne. Cette consommation d’eau non potable et l’insalubrité affectent plusieurs personnes au Nord-Ouest. Deux cent soixante-deux malades sont recensés dans deux communes du district de Mitsinjo, hier, selon les données émanant du médecin inspecteur à Mitsinjo et rapportées par le Chef du district, Bruno Rakotonirina. «Soixante-quinze personnes sont victimes d’infection respiratoire aigüe, soixante toussent. Il y a soixante cas de diarrhées et vingt-cinq cas de dysenterie. Trente-cinq souffrent de la courbature et de la fatigue et cinq présentent des plaies », détaille-t-il. Leur stock de médicaments commencerait à s’épuiser. « Il nous manque les médicaments essentiels. Ceux qui nous restent ne servent pas à soigner les maladies existantes », informe un médecin dans ce district. Les vivres manquent À Ambato Boeny, la population tire la sonnette d’alarme sur la qualité de l’eau consommée. Il y aurait un problème dans la distribution d’eau à partir des réseaux de la Jirama. « C’est de l’eau boueuse que la plupart des ménages consomment, chez nous. Nous avons déjà demandé au bureau national de la Gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) des produits pour purifier l’eau. Ils sont déjà envoyés, sauf que jusqu’à présent, nous ne les avons pas encore reçus. C’est urgent, car l’eau non potable constitue le premier facteur de la propagation des maladies», signale le médecin inspecteur d’Ambato Boeny, le Dr Modeste Manakevitra, le médecin inspecteur à Ambato Boeny où les vivres se font toujours attendre. Mialy Rajoelina accompagnée par des membres du système des Nations Unies qui soutiennent les efforts de cette Première dame, a visité les victimes des intempéries à Mampikony, hier. La délégation a apporté des médicaments, des kits d’hygiène et d’assainissement et des produits pour la purification de l’eau. « Ce n’est que le début de la manifestation de l’appui du système des Nations Unies. L’appui en wash va servir pour une période de trente jours, l’appui en santé et les médicaments, pour une période de trois mois», souligne Michel Saint-Lot, représentant résident du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, à Madagascar. La fondatrice de l’association Fitia, visiblement affectée par la situation, a lancé : « en survolant Mampikony, je me disais que si j’avais une baguette magique, je soignerais les maux de mon pays ». Trente-cinq morts recensés Trente-cinq. C’est le nombre de personnes décédées pendant les intempéries survenues dans le Nord de l’île, dans la semaine du 20 janvier, selon le dernier bilan du BNGRC qui date d’hier soir. À Ambanja, dans la région de Diana, un mort est recensé. Deux personnes n’ont pas survécu aux impacts des fortes pluies à Tsaratanàna, dans le district de Betsiboka. Dix personnes sont portées disparues, jusqu’à hier, dont les personnes emportées par les crues à Mitsinjo. Vingt-cinq mille trois cent ménages qui comportent cent vingt-six mille personnes sont sinistrés.
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