Élections - La liste électorale handicape les scrutins


Un problème majeur. Pour une énième fois, Hery Rakotomanana, le président de la CENI a martelé, hier, en marge de la présentation du rapport final des trois dernières élections, que malgré le déploiement des efforts, les scrutins sont paralysés par les lacunes sur la liste électorale. Une réforme suscite une profonde réflexion au sein des acteurs électoraux actuellement. Les débats pivotent d’ailleurs autour de la constatation à la base les maux qui affectent la confection de la liste électorale afin d’améliorer dans les années à venir le déroulement du processus électoral. Les défaillances sur la liste électorale deviennent la bête noire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En effet, elles affectent les scrutins dont les conséquences sont mesurables sur les contestations au niveau des candidats et les électeurs. Depuis les préparatifs aux élections jusqu’à la saisine des juridictions compétentes, les doléances se rapportant à la liste électorale se sont positionnées au premier plan dans les requêtes des justiciables. Tout un chacun commence à être convaincu que le fond du blocage demeure au niveau de la négligence des règles primordiales. « Il y a toujours des erreurs sur la liste en provenance des Fokontany à cause de l’insuffisance de l’alphabétisation des ressources humaines », indique un commissaire électoral au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sur ce cas, la qualité du personnel mobilisé pour prendre en charge l’enregistrement des électeurs sur le registre est en quelque sorte la source du problème. D’après ce commissaire électoral, « il arrive bien souvent que la liste établie au cours du recensement annuel des électeurs soit illisible. Cela pourrait avoir des impacts sur la transcription au niveau du Centre informatique du district (CID)». La CENI a ambitionné de se mesurer à la culture d’excellence dans la réalisation des élections. Aux regards des acteurs électoraux, plusieurs conditions devraient être réunies afin de parvenir à des élections parfaites. Le recours à la liste biométrique est la plus proche pour la CENI mais son président en personne, Hery Rakotomanana a expliqué, « je ne pourrais pas dire que ce serait parfait, mais on peut dire qu’il y aura une avancée électorale à Madagascar ». Selon les acteurs électoraux, les démarches les plus simples commencent à la contribution de tous les citoyens à l’inscription sur la liste électorale. Cette fois, le problème ne serait pas résolu si la qualité de travail exigée aux agents du Fokontany et du district ne soit pas soignée. Il s’agit entre autres de l’amélioration des conditions des opérateurs de saisie au moins les erreurs et les doublons seraient réduits. « Ces agents ont été payés à la base de la production sur le fichier électoral auparavant. Mais la CENI entend de changer de stratégie sur le mode de leur recrutement », poursuit le commissaire électoral. En outre, les citoyens eux-mêmes occupent leur part de responsabilité dès la révision annuelle ouverte en décembre. Selon Jean Eric Rakotoarisoa, président de la Haute Cour Constitutionnelle, la seule issue pour sortir ce problème de la liste électorale est le réveil du sens de la citoyenneté. Ce devoir commence dès l’initiative des parents d’enregistrer leurs enfants, juste après les naissances au registre d’état-civil jusqu’à la délivrance de la carte d’identité nationale pour les jeunes.
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