Production rizicole - Objectif d’autosuffisance en 2020 maintenu


Défi. Il n’y aura plus lieu d’importer du riz car la production rizicole sera suffisante pour l’ensemble des Malgaches. C’est ce qu’il faut comprendre dans les perspectives du nouveau ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Lucien Fanomezantsoa Ranarivelo, expliquées lors de sa prise officielle de service, hier, à Anosy. «L’autosuffisance en riz reste un des principaux objectifs à court terme du ministère que je dirige. D’ailleurs, puisque tous les membres du gouvernement sont soumis à des évaluations périodiques incluses dans le contrat-programme avec le premier ministre et le président de la République, les détails de mon contrat-programme vous seront révélés d’ici la fin de la semaine», a-t-il souligné. Il n’a pas été possible d’obtenir des détails sur comment atteindre cet objectif dans un court délai de douze mois. Ce grand défi d’autosuffisance en riz d’ici 2020 a été prôné par son prédécesseur, Harrison Randriari-manana à la tête du ministère de l’Agriculture et de l’élevage pendant quinze mois. Un objectif qui ne sera peut-être pas aussi difficile à atteindre vu que le nouveau ministre a fait partie de l’équipe de l’ancien ministre en tant que directeur général de l’Agriculture. Il est ainsi attendu des points d’éclaircissements tels que la stratégie de production rizicole ternie par l’importation massive de près de 570 000 tonnes en 2017, soit une hausse de près de 170% par rapport à 2016 et d’une valeur de 774 milliards d’ariary si celle-ci était de 286 milliards en 2016. Madagascar aurait besoin de 2 600 000 tonnes de riz par an s’il n’en produit que quelque 2 000 000 tonnes. Lova Randrianarisoa, ingénieur agronome émet quelques soucis quant à une autosuffisance en riz. « Le développement de l’agriculture est toujours lié au problème foncier en raison de l’opacité des textes, incompris par la plupart des paysans agriculteurs. Alors que Madagascar doit intensifier sa production et surtout son mécanisme de production, les efforts réalisés dans ce sens, ne sont pas assez palpables avec moins de 2% de taux de mécanisation agricole», détaille-t-elle. Par ailleurs, elle a soulevé l’ « incongruité» des mesures prises actuellement avec l’approche « vary mora » qui ne vont pas de pair avec le développement rizicole préconisé. « C’est antiéconomique dans la mesure où ce sont des mesures populistes. L’État doit au contraire subventionner la production locale avec la mise en place d’utilisation de tracteurs « mora», de système d’irrigation « mora», de mise en place d’institutions de micro-finance « mora », au lieu de subventionner des produits importés », argumente-t-elle. Ses propositions sont allées jusqu’à accorder l’exploitation et la production intensive de riz par des opérateurs étrangers, si l’on peine à le faire.
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