Mines - L’instabilité du cadre juridique intimide les Japonais


Des investisseurs japonais sont intéressés par la richesse du sous-sol malgache. La stabilité du cadre juridique et l’état actuel des infrastructures dans le pays les inquiètent pourtant. Intéressés mais intimidés. Tels sont, en résumé, les mots utilisés par l’ambassadeur du Japon pour décrire l’état d’esprit des investisseurs miniers nippons à l’égard de Madagascar. Ichiro Ogasawara s’est exprimé ainsi en marge d’une rencontre avec le ministre des Mines et des Ressources Stratégiques Fidinarivo Ravokatra. Il a indiqué que Madagascar ne laisse pas indifférentes les entreprises japonaises qu’elles considèrent comme l’un des pays les plus prometteurs en matière d’investissement minier. Il a, cependant, dit que ces dernières sont intimidées par l’instabilité du cadre juridique dans la mesure où un investissement minier est un investissement sur le long terme. La faiblesse des infrastructures du pays représente également un immense challenge pour les entreprises d’après lui, en arguant que cela augmente, de manière considérable, le coût initial d’investissement. Cette déclaration ramène au débat sur l’attractivité de Madagascar dans le domaine, cristallisé par la redevance minière particulièrement critiquée par le Président Andry Rajoelina avant et pendant la campagne présidentielle. L’exemple congolais « Celles-ci (ndlr les attentes) se transforment en frustrations lorsque l’activité développée ne se traduit ni en plein emploi ni en manne financière capable de compenser le manque de ressources publiques. Des appréhensions justifiées par des doutes vis-à-vis de l’efficacité de certaines dispositions légales à l’instar de l’actuel taux de la redevance minière (de 2%) », peut-on d’ailleurs lire dans le document « Initiative Emergence Madagascar, Stratégie de croissance accélérée ». Le défi du régime actuel est alors de maintenir une fiscalité assez attractive pour ne pas faire fuir les investisseurs, tout en tenant compte de la situation sur le front de l’investissement. La fiscalisation de l’exploitation minière est un véritable enjeu pour les pays africains. Récemment, la République démocratique du Congo a triplé son taux de redevance à 10%, une voie que pourrait donc suivre Madagascar dans un futur proche. Le ministre Fidinarivo Ravokatra n’a, pour le moment, pas fait de déclaration sur une irrévocable refonte du Code minier. Durant la rencontre, les deux hommes ont discuté de la suite du partenariat entre les deux pays dans le domaine des mines sous l’ère IEM (Initiative pour l’Emergence de Madagascar). « Nous partageons la priorité de l’IEM accordée au secteur minier », a lancé l’ambassadeur. Dans ce sens, il a annoncé la venue du ministre délégué japonais en charge de l’Industrie et de l’Economie et de l’Énergie dans les prochains jours. Ichiro Ogasawara a, par ailleurs, évoqué la situation actuelle d’Ambatovy qui vit mal le cours mondial du nickel en berne. L’ambassadeur a souligné l’importance de soutenir le projet en avançant une éventuelle intervention des autorités malgaches et nippones. Tolotra Andrianalizah
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