Plan émergence de Madagascar - Sursis aux membres du gouvernement


L’Exécutif cogite toujours sur la finalisation du Plan émergence de Madagascar. Toujours insatisfait, le Président aurait accordé un délai supplémentaire aux ministres pour présenter un plan d’action convaincant. Le reflet du vrai changement. C’est ce que Andry Rajoe­lina, président de la République, attendrait des plans d’action à présenter par chaque ministre. Des programmes départementaux qui, une fois compilés, deviendront le Plan émergence de Madagascar (PEM). Après plusieurs séances de travail, le chef de l’État aurait accordé une dernière chance aux ministres pour lui soumettre un plan satisfaisant. Soit une dizaine de jours de plus. La finalisation du PEM a été à l’ordre du jour du conseil des ministres de ces dernières semaines. Durant la réunion de l’Exécutif, le 2 décembre, le locataire d’Iavoloha aurait donné jusqu’au 10 janvier, aux ministres, pour présenter leur programme d’action, dans le cadre du PEM. Des plans qui devraient donc, retranscrire la traduction en acte, pour chaque ministère, de la vision d’émergence sur laquelle Andry Rajoelina a tablé son élection à la présidence de la République. Alors que les conseils des ministres portant, essentiellement, sur le PEM s’enchaînent, le président Rajoe­lina ne serait toujours pas satisfait des programmes présentés par certains ministres. Des plans d’action qui ne seraient pas à la hauteur du changement qu’il souhaite apporter dans le pays durant ce quinquennat. Des membres du gouvernement auraient même été recadrés fermement durant les réu­nions de l’Exécutif. Pour se rattraper, les ministres dont les programmes ont été recalés auraient jusqu’aux horizons du 19 janvier pour convaincre le président de la République. Cette date coïncide avec l’anniversaire de la prestation de serment de ce dernier. Afin de marquer le coup, il pourrait souhaiter pouvoir enfin, présenter de manière officielle son PEM qui sera le socle des actions étatiques jusqu’en 2023, au moins. La confection du PEM se chuchote dans les couloirs des institutions et départements publics depuis plusieurs mois. Évaluation Annoncé comme devant être officialisé au début du second semestre de l’année, la crise sanitaire causée par le coronavirus aurait imposé un report de cette échéance. Un contretemps majeur qui a également permis au chef de l’État de requérir de meilleurs plans de la part des ministres. Le PEM ambitionne d’apporter « un développement palpable et quantifiable à court, moyen et long terme ». Un développement qui devrait concerner tous les districts du pays, selon le discours martelé par les tenants du pouvoir. Le PEM sera, également, le cheval de bataille avec lequel l’État devra con­vaincre ses partenaires techniques et financiers (PTF), bilatéraux ou multilatéraux et privés à sortir le chéquier pour financer les projets de développement du pays. Andry Rajoelina attendrait ainsi, que les programmes soutenus par chaque ministre proposent des actions quantifiables, avec des budgétisations et des délais d’exécution précis. Ceci, sans omettre l’impératif que les projets doivent être à la hauteur « du changement », voulu par l’Initiative d’émergence de Madagascar (IEM), et des engagements ou « Velirano », faits par le président lors de sa campagne électorale. À l’entame de sa troisième année de mandat, le locataire d’Iavoloha compte probablement donner un coup d’accélérateur à la con­crétisation de ses « Velirano ». Il s’est, en effet, engagé à les réaliser durant ce quinquennat. Étant donné l’ampleur de l’ambition présidentielle, un investissement massif est, cependant, nécessaire. D’où l’enjeu de boucler et officialiser le plus rapidement possible le PEM qui est la traduction en programme étatique de l’IEM et des « Velirano ». Chaque ministre est, du reste, soumis à un contrat programme d’un an. Difficile, toutefois, de faire une évaluation objective de la performance des membres du gouvernement après une année de crise. La pertinence du plan d’action de chaque département, à inscrire dans le PEM pourrait ainsi, figurer parmi les critères d’évaluation des ministres. Une manière de voir qui est à même de suivre le rythme voulu par le TGV et qui ne l’est pas. La date du 19 janvier pourrait, en effet, coïncider avec un nouveau remaniement.
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