Exportation - Les opérateurs d’huiles essentielles s’inquiètent


Filière à fort potentiel, l’huile essentielle peine pourtant à sortir la tête de l’eau. Les acteurs du secteur pataugent. Empétrés. C’est la description donnée par les opérateurs d’huiles essentielles par rapport à la situation dans laquelle certains d’entre eux se retrouvent présentement. « L’absence de climat serein pour exercer le métier d'exportateur d'huiles végétales s’intensifie. La lourdeur des procédures pour l’obtention de visa d’exportation persiste. Pourtant, le marché exige une réactivité immédiate car les opérations nécessitent un minimum de délai et un maximum de qualité pour être crédible aux yeux des clients étrangers », explique un opérateur qui fait actuellement face à un blocage sur ce point. Il met ainsi en exergue certaines mesures concernant le reboisement qui rallonge les délais d’exportation allant à l’encontre de la pérennisation de la filière, impactant ainsi sur les coûts de production ainsi que les prix de vente. À l’exemple du jatropha, matière première de la production de biocarburant avec 75 ariary/kg qui représente 30% du prix d’achat aux producteurs. « Nous déplorons l’obligation de réalisation de reboisement pendant la période sèche. Risque de perte de temps et d’argent si la pluie est tardive, obligation sinon suspension des activités de collecte de graines et d’exportation d’huiles malgré le fait qu’une activité de reboisement doit se faire de manière cohérente avec le cycle naturel », souligne cet opérateur. Ce dernier dénonce en parallèle l’ absence d’appui des premiers responsables environnementaux pour mettre à la disposition des opérateurs, des terrains à reboiser (dans le cadre de la pérennisation des ressources en graines) D’autre part, le groupement des exportateurs d’huiles essentielles de la Grande île (GEHEM) a déjà lancé un cri d’alerte par rapport à ces situations contraignantes subies par les opérateurs, il y a quelques mois. Péril Ces opérateurs évoquent, entre autres, les problématiques de procédure sur le plan environnemental dans la mesure où les nouvelles dispositions dans la Politique générale de l’État désignent la filière en tant que secteur clé pour l’environnement. En réponse à cela, ces opérateurs, via la présidence du groupement, ont avancé que « avec la déforestation actuelle, les activités de reboisement sont prioritaires dans les actions environnementales du groupement. Raison pour laquelle les membres s’engagent à reboiser à hauteur de cent mille pieds par an. Un principe d’engagement à long terme que le groupement respectera suivant la croissance de nos activités et l’augmentation de nos mem­bres ». Ces derniers préconisent ainsi la mise en place d’un dialogue préalable et d’une concertation pour mettre au point le programme de reboisement de façon à éviter que les opérateurs soient forcés de le faire sinon menacés de suspension d’activité engendrant une mise en péril de leurs entreprises. Avec une taxe à l’exportation à hauteur de 1,5%, la filière contribue à environ un million et demi de dollars dans les recettes de l’État. Un potentiel qui gagnerait en progression si les conditions des procédures d’exportation et d’exploitation s’améliorent.
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