CCI Ivato - Relent de destitution à l’Assemblée nationale


Des sujets polémiques et des bruits de couloirs bousculent le semblant de quiétude en ce début de session à la Chambre basse. Le bureau permanent est, notamment, au centre des discussions. SOUS le feu des projecteurs. Comme à chaque session du Parlement, les sujets discutés ou qui circulent dans les couloirs de l’Assemblée nationale font l’actualité politique. Après la cérémonie d’ouverture de cette seconde session ponctuée par un banquet, la pension de retraite des parlementaires, ce sont les bruits sur une tentative de destitution du bureau permanent de la Chambre basse qui retiennent l’attention des observateurs. Officiellement, et officieusement, le sujet est formellement démenti par les membres de l’institution de Tsimbazaza. « Je peux vous assurer que ni du côté de l’opposition, qui y est représentée, ni les indépendants, et encore moins la majorité n’ont l’intention de destituer le bureau permanent », affirme un député du groupe parlementaire « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRD). « Je fais partie du noyau dur de la majorité. Je serais au courant s’il y avait une quelconque intention de ce genre, mais je peux vous attester qu’il n’en est rien », ajoute-t-il. Ayant fait le tour des médias audiovisuels, hier, le député Andry Ratsivahiny affirme que la majorité et ses alliés « sont unis derrière la présidente de l’Assemblée nationale ». Il martèle aussi, que contrairement aux bruits qui circulent, il n’y a aucune intention de démonter le bureau permanent de l’institution. Tous ces démentis ne suffisent pourtant pas à faire taire les bruits de couloirs. Qui aurait alors, intérêt à attiser les bruits de couloirs au sujet de cette éventuelle fronde à la Chambre basse ? Lors d’échanges informels, des élus font part d’un malaise vis-à-vis de l’attitude de certains membres du bureau permanent. Certains vice-présidents ne feraient plus l’unanimité car ils ne soutiendraient pas suffisamment les initiatives ou les actions des députés. Un point confirmé par le député Ratsivahiny durant ses interventions médiatiques, hier. Il souligne, cependant, « nous ne rencontrons pas ce genre de problème pour la province d’Antananarivo ». Procédure difficile À entendre les grognes dans les conciliabules de certains députés, ceux-ci reprochent au bureau permanent de ne pas suffisamment défendre la Chambre basse et le statut de ses membres, face à l’omnipotence de l’Exécutif. Les revendications des avantages martelés par les vieux roublards de l’Assemblée nationale, à la moindre occasion placent aussi systématiquement le bureau permanent dans une position inconfortable. Composé essentiellement par des éléments de la majorité pro-pouvoir, le bureau permanent de l’institution de Tsimbazaza doit ménager la chèvre et le chou lorsqu’il s’agit de compiler les desiderata des élus avec le programme ou la volonté de l’Exécutif. Pour la province de Fianarantsoa, en particulier, quelques députés « ambitieux », par ailleurs, verraient dans la scission de la région Vatovavy Fito­vinany, une occasion d’accéder à la vice-présidence de l’Assemblée nationale. La position affirmée par le député Brunelle Razafin­tsiandraoafa, vice-président de la Chambre basse, au titre de la province de Fiana­ran­tsoa, sur le découpage pour la création de la 23e région, aurait heurté les sensibilités au sommet de l’état. Ses pairs au sein de la majorité, contactés, affirment cependant que le sujet n’entacherait pas le statut de l’élu d’Ikongo, à l’Assemblée nationale. En réponse à la presse, hier, en marge d’une rencontre avec des responsables onusiens, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, a affirmé que « 80 à 90% des députés sont unanimes quant à la composition du bureau permanent, notamment, son président ». Elle ajoute que « les bruits de couloirs et soubresauts animent la vie de la nation et les débats démocratiques, mais cela n’empêche pas que les affaires nationales suivent leur cours ». La semaine dernière, Christine Razanamahasoa a expliqué qu’il est difficile de destituer un bureau permanent, surtout lorsqu’il a été élu à la quasi-unanimité des membres de l’institution. Le règlement intérieur de la Chambre basse stipule qu’il faut d’abord « un motif grave ». Ensuite, il faut le vote des deux tiers des députés. Une destitution individuelle ne peut pas, non plus, se faire. Une procédure de destitution doit se faire contre l’ensemble du bureau permanent.
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