Atsimo Atsinanana - Les femmes privées de contraception


La culture et la tradition malgaches refusent toute idée de contraception. L’acte médical est mal interprété par les hommes. La région Atsimo Atsinanana a un taux de prévalence de 16% en matière de planification familiale. Un faible taux dû à un manque de sensibilisation. Dans la région, une femme a en moyenne six à sept enfants. « Certaines femmes n’ont pas accès aux méthodes contraceptives car le mari le refuse. Beaucoup d’hommes sont contre l’idée que l’on implante ou insère un élément étranger dans le corps d’une femme. C’est ce qui explique la peur des femmes d’aller dans les formations sanitaires existantes », indique docteur Narindra Ratovoniaina, responsable de la santé reproductive et la planification familiale (SRPF) au niveau de la direction régionale de la santé Atsimo Atsinanana. Pour ne pas froisser le mari, les femmes n’ont d’autre option que de se rendre au niveau des centres de santé de base, à son insu. «Récem­ment, une femme est venue au CSBII de Farafangana pour une méthode contraceptive. Le mari, furieux, l’a appris des voisins. Il s’est rendu au centre de santé de base, un couteau à la main, et a proféré des menaces à l’encontre de sa femme», relate le médecin. Le cas n’est pas isolé, selon la responsable, la société impose un refus catégorique aux méthodes contraceptives. La place des notables Pour faire avancer les choses, un dialogue communautaire est engagé par les responsables locaux avec l’appui des programmes œuvrant dans le domaine de la SRPF, comme WISH2ACTION. La sensibilisation des « Ampanjaka » est parmi les solutions adoptées. Une descente auprès de chaque village est nécessaire à cet effet avec l’appui des agents communautaires. « Nous essayons d’exposer aux notables les risques de mortalité pour la mère et l’enfant en cas de grossesses non-désirées. Les conséquences économiques par rapport à la réduction des enfants à charge leurs sont également expliquées », indique le responsable. Cette action aura pour finalité de sensibiliser les hommes dans les villages et dans les coins les plus éloignés. « Nous organisons des pourparlers auprès des notables pour pouvoir intégrer cette SRPF. La sensibilisation aura pour but de les convaincre pour qu’ils sensibilisent à leur tour les hommes dans chaque village », enchaîne le responsable.
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