Îles éparses - Une équation à plusieurs inconnues


La partie malgache doit bétonner ses arguments pour rattraper son retard. La création d’une commission mixte pour trouver des solutions sur la question épineuse des Îles-Éparses se tiendra dans quelques semaines, à entendre les déclarations du président de la République Andry Rajoelina. En réaction sur une vidéo de son homologue français Emmanuel Macron, il a tenu à rassurer l’opinion publique. Un défi de taille compte-tenu des dispositions prises par la France pour garder ces îles sous sa souveraineté. Dans un document publié en novembre 2016, le ministère des Outre-mer livre l’importance des îles éparses au-delà des enjeux écologiques et environnementaux. Ainsi, l’Hexagone ne lésine pas sur les moyens pour protéger ses intérêts. « Les enjeux stratégiques pour notre pays sont de trois ordres : sécuritaires, économiques et environnementaux », indique le dossier. Ainsi, il est rapporté les différentes démarches engagées par la France depuis plusieurs années. Alors que Madagascar peine à délimiter ses zones économiques exclusives, le ministère des Outre-mer souligne que « les coordonnées géographiques de la quasi-totalité des lignes de base outre-mer ont été publiées par une série de décrets simples qui ont pu délimiter à chaque endroit, la largeur de la mer territoriale concernée ». Par ailleurs, les résultats de cette délimitation ont été transmis au Secrétariat général des Nations Unies. L’issue de cette démarche, rapporte la publication, est d’asseoir sa souveraineté à l’international. « La seule publication en droit interne de ces décrets rend opposables aux États tiers nos eaux sous juridiction », indique le dossier. Question épineuse L’argument de base de la partie malgache est la résolution non contraignante de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) en 1979. Elle « invite le gouvernement français à entamer sans plus tarder, des négociations avec le gouvernement malgache, en vue de la réintégration des îles précitées, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ». Depuis bientôt quarante ans, la question est inscrite régulièrement dans l’ordre du jour de l’AGNU, mais elle fait également l’objet d’un report systématique. Il reste ainsi à la commission mixte huit mois pour « trouver une solution à cette question qui mine les relations des deux pays ». « La seule institution, à même de trancher sur le fond le conflit de souveraineté entre la France et Madagascar sur les îles Éparses, serait la Cour internationale de Justice (CIJ) si les deux pays se mettaient d’accord pour la saisir », indique l’ancien ambassadeur de France à Madagascar Jean Marc Châtaignier dans la revue Géopolitique. Toutefois, le diplomate suggère « une approche coopérative, construite sur d’idée d’un partenariat gagnant/gagnant, sans renonciation de part et d’autre à de légitimes revendications de souveraineté », comme le cas de la cogestion de l’île Tromelin par la France et l’île Maurice.
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