Sept prévenus dans le trafic de 3171 rondins de bois de rose ont bénéficié d'une liberté provisoire. Le dossier révèle que les inculpés sont des anciens cadres dans le domaine de l'Environnement et des officiers supérieurs. Révoltant. Quelques détails qui ont filtré d'un dossier de trafic de bois de rose en instance, hier, à la Chaîne pénale anti-corruption (CAPC) indiquent que les principaux accusés sont, notamment, d'anciens hauts responsables dans le domaine de la protection de l'environnement et de la lutte contre le commerce illicite des ressources naturelles, ainsi que des officiers supérieurs. « Au total douze personnes sont concernées par le dossier. Trois officiers supérieurs, cinq anciens cadres du ministère de l'Environnement et de forêt qui sont respectivement ex-directeur de cabinet, ex-conseiller technique, ex-directeur régional, ex-chef de service régional de contrôle pour la région Analanjirofo, chef de cantonnement à Mananara Nord, un ancien directeur de Madagascar national parc (MNP), deux opérateurs et un particulier » sont sur le banc des accusés, indique les informations provenant de certaines sources concordantes. Ces prévenus sont impliqués dans une affaire de trafic d'un dépôt de 3171 rondins de bois de rose dans le district de Mananara Nord, en janvier 2015. À l'issue d'une enquête de plus d'une année, la branche territoriale du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), de Toamasina, a remis l'affaire à la CPAC, mardi. Sur les douze suspects, sept se sont présentés devant la Chaîne pénale, aux 67ha. Trois personnes sont recherchées. À l'issue d'une audience qui aurait duré 5 heures, les sept accusés ont bénéficié d'une liberté provisoire. « Liberté provisoire ne signifie pas que les suspects sont lavés de tout soupçon. Le magistrat estime juste qu'une détention provisoire n'est pas nécessaire. Les inculpés seront encore jugés. C'est le tribunal qui décidera s'ils sont coupables ou non », est martelé lorsque l'efficacité de la lutte contre la corruption et les trafics sont souvent remis en cause. Impunité En attendant leur jugement, ces hauts responsables bénéficient de la présomption d'innocence. Certes, mais le simple fait qu'ils soient inculpés pour trafic de bois de rose, l'un des fléaux qui charcute le système écologique de la Grande île et fait perdre des millions de dollar aux finances publiques est une effrayante confirmation que les réseaux de trafiquants gangrènent les hautes sphères de l'administration publique. Une autre information ayant filtré sur l'affaire parle même de « confirmation d'un réseau de trafic transnational organisé ». Cette indiscrétion ajoute qu'« il est à noter que ces bois de rose ont été exportés en Asie par le bateau portant le nom de Min Feng, resté au large de Mananara Nord et de Sainte-Marie durant des opérations de transbordement illégal. Durant la phase poursuite, les équipages du Bateau ont ouvert les feux avec des kalachnikovs sur les enquêteurs du Bianco et les éléments mixtes de forces de l’ordre lancés à leur poursuite ». La coïncidence des faits amène à penser que l'affaire impliquant ces hauts responsables ministériels et militaires pourrait avoir des liens avec celui du navire intercepté à Hong-Kong, en octobre 2015, avec une cargaison de 7015 rondins de bois de rose. Le bateau arraisonné a échappé à une course poursuite avec les autorités malgaches et a présenté aux autorités hongkongaises des documents tanzaniens. « Les documents en possession des membres de l'équipage se sont avérés faux, ainsi que le permis qu'ils déclarent avoir été délivré par les autorités tanzaniennes », avait indiqué, à l'Express de Madagascar, une source auprès du ministère des Finances. L'impunité, dont jouit souvent les gros bonnets des réseaux de trafiquants, et le fait qu'un recouvrement des biens et sommes issues des trafics ne semble pas au programme des autorités étatiques, semblent favoriser l'attrait des hautes personnalités pour le commerce illicite des ressources naturelles. Pour y remédier, certaines sources suggèrent l'accélération de la mise en place des Pôles anti-corruption (PAC), mais aussi d'une agence de recouvrement des avoirs spoliés. Garry Fabrice Ranaivoson
Sept prévenus dans le trafic de 3171 rondins de bois de rose ont bénéficié d'une liberté provisoire. Le dossier révèle que les inculpés sont des anciens cadres dans le domaine de l'Environnement et des officiers supérieurs. Révoltant. Quelques détails qui ont filtré d'un dossier de trafic de bois de rose en instance, hier, à la Chaîne pénale anti-corruption (CAPC) indiquent que les principaux accusés sont, notamment, d'anciens hauts responsables dans le domaine de la protection de l'environnement et de la lutte contre le commerce illicite des ressources naturelles, ainsi que des officiers supérieurs. « Au total douze personnes sont concernées par le dossier. Trois officiers supérieurs, cinq anciens cadres du ministère de l'Environnement et de forêt qui sont respectivement ex-directeur de cabinet, ex-conseiller technique, ex-directeur régional, ex-chef de service régional de contrôle pour la région Analanjirofo, chef de cantonnement à Mananara Nord, un ancien directeur de Madagascar national parc (MNP), deux opérateurs et un particulier » sont sur le banc des accusés, indique les informations provenant de certaines sources concordantes. Ces prévenus sont impliqués dans une affaire de trafic d'un dépôt de 3171 rondins de bois de rose dans le district de Mananara Nord, en janvier 2015. À l'issue d'une enquête de plus d'une année, la branche territoriale du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), de Toamasina, a remis l'affaire à la CPAC, mardi. Sur les douze suspects, sept se sont présentés devant la Chaîne pénale, aux 67ha. Trois personnes sont recherchées. À l'issue d'une audience qui aurait duré 5 heures, les sept accusés ont bénéficié d'une liberté provisoire. « Liberté provisoire ne signifie pas que les suspects sont lavés de tout soupçon. Le magistrat estime juste qu'une détention provisoire n'est pas nécessaire. Les inculpés seront encore jugés. C'est le tribunal qui décidera s'ils sont coupables ou non », est martelé lorsque l'efficacité de la lutte contre la corruption et les trafics sont souvent remis en cause. Impunité En attendant leur jugement, ces hauts responsables bénéficient de la présomption d'innocence. Certes, mais le simple fait qu'ils soient inculpés pour trafic de bois de rose, l'un des fléaux qui charcute le système écologique de la Grande île et fait perdre des millions de dollar aux finances publiques est une effrayante confirmation que les réseaux de trafiquants gangrènent les hautes sphères de l'administration publique. Une autre information ayant filtré sur l'affaire parle même de « confirmation d'un réseau de trafic transnational organisé ». Cette indiscrétion ajoute qu'« il est à noter que ces bois de rose ont été exportés en Asie par le bateau portant le nom de Min Feng, resté au large de Mananara Nord et de Sainte-Marie durant des opérations de transbordement illégal. Durant la phase poursuite, les équipages du Bateau ont ouvert les feux avec des kalachnikovs sur les enquêteurs du Bianco et les éléments mixtes de forces de l’ordre lancés à leur poursuite ». La coïncidence des faits amène à penser que l'affaire impliquant ces hauts responsables ministériels et militaires pourrait avoir des liens avec celui du navire intercepté à Hong-Kong, en octobre 2015, avec une cargaison de 7015 rondins de bois de rose. Le bateau arraisonné a échappé à une course poursuite avec les autorités malgaches et a présenté aux autorités hongkongaises des documents tanzaniens. « Les documents en possession des membres de l'équipage se sont avérés faux, ainsi que le permis qu'ils déclarent avoir été délivré par les autorités tanzaniennes », avait indiqué, à l'Express de Madagascar, une source auprès du ministère des Finances. L'impunité, dont jouit souvent les gros bonnets des réseaux de trafiquants, et le fait qu'un recouvrement des biens et sommes issues des trafics ne semble pas au programme des autorités étatiques, semblent favoriser l'attrait des hautes personnalités pour le commerce illicite des ressources naturelles. Pour y remédier, certaines sources suggèrent l'accélération de la mise en place des Pôles anti-corruption (PAC), mais aussi d'une agence de recouvrement des avoirs spoliés. Garry Fabrice Ranaivoson