Développement local - Imbroglio interministériel autour des fonds des CLD


Ping-pong. Les députés demandent des comptes sur le retard qu'accuse le décaissement des 200 millions d'ariary, prévus pour le financement des programmes élaborés par les Comités locaux de développement (CLD). Acculés, le ministère des Finances et du budget celui de l'Intérieur et de la décentralisation semblent se lancer la patate chaude. La question du financement des CLD a été l'un des principaux objets de remontrance des députés à l'endroit de François Marie Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances, lors d'une convocation de ce dernier, à l'Assemblée nationale, Tsimbazaza, lundi. Le décaissement, notamment, du budget des Comités locaux de développement prend du retard, alors que, l'exécution budgétaire sera clôturée à la fin du mois de novembre. Selon les échos rapportés par un élu contacté, le grand argentier de l'État se serait défendu en indiquant que son département n'était pas responsable d'un éventuel blocage du budget des CLD et en orientant les députés vers le ministère de l'Intérieur. Une source avisée indique que le département dirigé par Solonan­drasana Olivier Mahafaly, Premier ministre se serait défendu auprès des députés en relançant d'un revers la balle dans le camp du ministère des Finances. Bouc émissaire D'après les explications fournies par certaines sources, « la raison de ce retard est la navette des projets d'arrêté d'aménagement de crédit imposés par la direction générale du contrôle financier (DGCF), au ministère de l'Intérieur, par le biais de son préposé au contrôle financier ». Une procédure qui aurait duré « 10 jours », ajoutent-elles. Selon la loi l'instituant, le Comité local de développement, est créé par district et est chargé de la gestion d'un Fonds local de développement (FLD). Présidés ou co-présidés par des députés, les CDL élaborent le programme de développement local. Outre le décaissement, la manière dont sera alloué le budget des CLD aurait, également, fait jaser les députés, durant la rencontre avec le grand argentier de l'État, lundi. Un décret portant, entre autres, création du CLD et fixant le régime de gestion, d'utilisation et contrôle du FDL, prévoit que l'allocation des 200 millions d'ariary se fasse en quatre temps et suivant quatre champs d'applications. À raison de 50 millions d'ariary chacun, l'argent des CLD devront alors être utilisés pour « les études et recherches, l'adduction d'eau potable, l'infrastructure et l'équipement ». Une source parlementaire soutient que « ce balisage ne convient pas aux députés car, il a été constaté lors de l'élaboration des programmes de développement que chaque district avait  ses priorités dont certains ne cadraient pas avec cette prévision. Certains ont, par exemple, besoin de 75% du budget juste pour l'adduction d'eau ». Questionné sur le sujet, lundi, le ministre Rakotoarimanana aurait, indiqué que concernant les actes règlementaires, il faudrait s'adresser au ministère de l'Intérieur, ajoute la source. La défense engagée par le département de l'Intérieur devant certains députés soutiendraient, cependant, que « c'est le ministère des Finances qui est à l'origine de ce décret ». Pressés de jouer le premier rôle au niveau de leur districts respectifs, des membres de l'Assemblée nationale, souhaitent, cependant, avoir à disposition la totalité des FLD, avant la fin de l'exécution budgétaire et en user à la guise des initiatives du CLD. G.F.R.
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