Jeu de la mort


Un film d’horreur. C’est le moins que l’on puisse dire à propos de la série d’accidents où les véhicules de transport en commun et les camions mastodontes sont les principaux concernés sinon accusés. Il ne se passe pas un jour où l’on entend pas un taxi-brousse envoyer ses passagers aux enfers avant l’heure. L’Agence de transport terrestre a beau instaurer des règles et des normes, aucun conducteur ne les respecte. La seule règle en vigueur dans les stationnements est le chacun fait ce qui lui plaît. Des hauteurs de bagages qui dépassent nettement la norme autorisée, une vitesse supersonique, aucun respect du code de la route et surtout des autres usagers de la route. Aucune norme de sécurité non plus. Les conducteurs de ces engins de l’horreur sont de véritables criminels qui tiennent en joue la vie des passagers. Avant chaque voyage, les usagers sont soumis à une roulette russe. Parfois, il y a des munitions sur tout le chargeur et personne ne peut s’en échapper. On dirait des « cadavres de criquets » . C’est d’autant plus vrai que les victimes n’ont aucun recours pour se faire indemniser. L’assurance souscrite par le transporteur ne couvre que le véhicule et non pas les passagers. Le conducteur pourrait écoper d’une légère peine de prison s’il ne connaît pas les arcanes de la justice quant aux victimes, elles repartiront les mains vides dans la plupart des cas. En principe, le transport en commun est régi par l’obligation de résultat. Les passagers doivent arriver à destination sains et saufs. Mais on peut affirmer sans aucun risque de se tromper que 97% des conducteurs en transport en commun et de camion ignorent cette responsabilité qui leur incombe. Déjà on se demande s’ils savent à quoi ressemble le manuel du code de la route. Jusqu’à quand le massacre à l’a tronçonneuse va t-il continuer ? Pour le moment les autorités n’affichent pas une détermination de vouloir prendre le diable par la queue. Rien que des prises en charge des soins et des obsèques des victimes pour se faire bonne conscience. Cela peut juste alléger les peines sans éradiquer le mal. Il y a dans la nature des milliers de conducteurs qui n’ont jamais fréquenté l’école et dont le permis est le seul diplôme. Inutile donc d’essayer de sensibiliser ou d’initier des abrutis au sens de responsabilité, au respect de la vie. Comme c’est plus compliqué que de respecter les arrêts, on ne doit pas se faire d’illusion. La seule solution pour juguler le mal, stopper l’hémorragie, essuyer les larmes c’est d’exiger un certain niveau de connaissance dans la délivrance du permis de conduire en particulier pour le transport en commun. Il est vrai qu’il faut beaucoup de courage politique dans cette décision mais ne dit-on pas que nous allons refaire l’histoire, que nous allons réaliser ce qu’aucun dirigeant n’a fait en 60 ans. C’est l’occasion ou jamais de le prouver.
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