Antananarivo - Le maire passe à l’offensive


Le maire de la capitale Naina Andriantsitohaina a affronté la presse sur le plateau de la Rta hier. Il a passé en revue tous les dossiers chauds de la mairie. DÉTENDU, serein et plein d’assurance. Après neuf mois passés à la tête de la mairie de la capitale, Naina Andriantsitohaina a pris de l’étoffe. C’est le moins qu’on puisse dire à en juger sa prestation hier sur le plateau de la RTA où quatre grands journalistes l’ont cuisiné. Oublié le Naina Andrian­tsitohaina un peu gauche, tenaillé par le trac, paralysé par la timidité, bafouillant son malgache. Le changement est impressionnant. Son malgache est presque parfait, il n’a pas rougi à côté de trois belles dames et l’assaut d’Abraham Razafy, le grand manitou de Tv plus ne l’a pas intimidé. Il est tellement à l’aise qu’il a presque réduit au silence les journalistes qui ont bu ses explications. Il y a de quoi puisqu’il maîtrise tous les sujets au bout des doigts. Naina Andrian­tsitohaina s’est dévoilé au public et ses administrés. Pas de langue de bois, pas de promesse en l’air. Rien que des explications techniques, des projets réalistes et réalisables. On l’a diabolisé après les démolitions de constructions illicites où on le qualifiait de tyran. On l’a pris pour un détraqué après la publication du Code municipal d’hygiène. Hier, c’est un maire loin de ces préjugés qui est apparu au public. Intransigeant mais coopératif, dur mais compréhensif. « On ne va pas torturer les gens mais la loi doit être respectée. Sur l’esplanade Analakely, seuls seize propriétaires de box sur quarante sont en règle. On a négocié avec eux pour qu’ils déménagent au nouveau marché à Anosy le temps que la Cua finisse la nouvelle infrastructure. Ils pourront revenir à Analakely après », a-t-il révélé montrant qu’un espace de dialogue existe la CUA et les propriétaires de constructions illicites. Inéquitable Il en va de même avec les auteurs de remblai. « Ils écument toute la ville chaque nuit. Beaucoup n’ont pas de permis à l’image du remblai au Tana Waterfront. On a exigé de l’auteur de remettre à sa place un hectare du lac et de creuser un canal d’évacuation. S’il s’exécute tant mieux, sinon il n’aura pas de permis pour quoi que ce soit. » Même fermeté à propos du contrat de Easy Park sur les parkings « Le contrat sera résilié parce qu’il est inéquitable. Easy Park reçoit 4 milliards d’ariary et ne verse que 100 millions d’ariary à la Cua. On a négocié avec Easy Park pour qu’elle cède son matériel à la Cua qui va gérer les parkings ». Sur le mauvais état des rues de Tana, le maire a annoncé que les travaux vont débuter maintenant puisque le budget est prêt. « Le coronavirus a perturbé les ressources de la mairie. On n’a rien pu faire sans budget ». Naina Andriantsitohaina a par la suite confirmé que le Veliran’Iarivo sera concrétisé. Il a ainsi annoncé le lancement des appels d’offres pour la construction de nouveaux marchés à Anosy, Analakely, Behoririka, au Coum. Dans cette foulée, le maire de Tana a affirmé que dans six mois, la capitale aura un nouveau visage. Un pari qu’il est en passe de gagner vu sa détermination et son inflexibilité. Pour réussir à rétablir l’ordre dans la capitale, il faut un homme de poigne. Naina Andrian­tsitohaina d’apparence flegmatique n’en est pas moins un maire à la main de fer. Mais c’est aussi un maire humain qui apprécie avec hilarité, c’est son mot, les commentaires qui le tournent en dérision sur les réseaux sociaux. La liberté ne signifie pas pour autant pouvoir tout faire sans limite et au delà de la loi.
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