Madagascar - Ô bout du monde en mission


Lémission «Ô bout du monde» de Laurent Bignolas fera découvrir les initiatives malgaches soutenues par Man & Nature. L’association est spécialisée dans la sauvegarde de l’environnement. Ce n’est pas la première fois que vous vous rendez à Madagascar. Vous avez été témoin de l’évolution des projets, quels sont-ils ? Man & Nature est impliqué dans le domaine des huiles essentielles comme le niaouli, le saro ou l’ylang-ylang. Elles intéressent de grands noms des cosmétiques et pharmaceutiques, et permettent donc aux villages de vivre décemment. Ces cultures contribuent à préserver la faune et la flore. Je pense notamment au sanctuaire de petites grenouilles, les fameuses mantella, qu’il faut impérativement protéger des incendies, très fréquents sur l’île, qu’ils soient dûs aux orages, aux brûlis… Leur préservation est capitale parce qu’elles sont rares – leur disparition manquerait à l’écosystème – et essentielles pour certains scientifiques. On a en effet découvert que des molécules contenues dans leur peau pourraient être d’une grande utilité à la recherche contre certaines formes de cancer, de maladies cardio-vasculaires et de diabète. (...) Quelles sont les actions de Man & Nature ? Elles ont pour objectif de préserver la nature et d’améliorer les conditions de vie des populations locales. Quand Man & Nature est sollicité, nous étudions la demande, nous nous rendons sur place afin d’évaluer et d’expertiser le projet. Dès que nous pouvons débloquer un budget, grâce aux différents contacts que nous avons établis au cours des années, le projet peut se construire. Votre implication est autant personnelle que professionnelle. Qu’est-ce que cela vous apporte ? Je ne suis pas seul, l’idée n’est pas de m’exposer mais d’exposer tous ceux qui partagent cette aventure : d’autres membres de l’association, l’équipe de tournage, les divers intervenants, les habitants. Une fois sur place, il ne s’agit pas seulement de filmer, nous mettons aussi la main à la pâte. Et tout le monde s’y colle ! Ainsi, lors de notre séjour à Madagascar – le premier numéro de la collection –, on nous a demandé de l’aide pour retaper un accès vers un écomusée : on a pris les outils et on y est allés ! De la même façon qu’après avoir discuté avec plusieurs femmes qui cultivaient le niaouli, nous avons rempli des sacs en ramassant 40 kilos de feuilles. On leur avait pris une heure de leur temps et il devenait évident pour nous qu’on devait les épauler pour la cueillette. Ô bout du monde met en valeur les actions menées avec les associations locales pour aider les populations. Aller sur le terrain et voir les prémices d’un projet ou sa pérennité est une grande fierté pour nous et pour les habitants. Où s’arrête votre implication ? Où commence celle des populations locales ? Attention, nous ne sommes que des intermédiaires : nous établissons des contacts, nous cherchons des financements pour démarrer des programmes, et les associations locales, avec les habitants, prennent le relais. Par la suite, les actions continuent, elles créent du lien, du travail, des ressources. En retournant à Madagascar, j’ai retrouvé un ami qui est devenu maire de son village. Il fourmille d’idées, de projets et les a mis en place pour la plupart. (…) Toutes ces actions menées ont permis un « mieux-vivre » local: l’argent récolté dans les villages ralentit l’exode rural. © JIR
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