Froid hivernal - Vingt-six clochards meurent dans les rues


Le nombre de vagabonds retrouvés morts dans les rues s’est considérablement multiplié. Vingt-six corps de sans-abri sont dénombrés à la morgue de l’HJRA. Calvaire des sans-abri. De mi-mai à aujourd’ hui, vingt-six vagabonds ont été retrouvés morts dans les recoins de la ville, à se fier au registre de la morgue de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andria­navalona. Ces défunts sont des inconnus, sans famille ni pièces d’identité. Leurs dépouilles ont été ramassées dans les rues par le Bureau Municipal d’Hygiène (BMH). Tous de sexe masculin, ces malheureux sont âgés de quarante ans et plus. La plupart étaient encore dans l’âge actif. Pieds nus et sales avec des ongles incrustés de crottes et de saleté, ils portaient des vêtements en lambeaux lorsqu’ils ont été retrouvés. Les corps gisaient, entre autres, aux abords d’Anala­kely, Ankazomanga, Andra­voahangy, Petite Vitesse Tsaralalàna, Behoririka, 67 ha, Andohatapenaka, Nanaha­zana et Ampefiloha. Certains sont gardés dans la chambre froide depuis maintenant près de deux mois et demi. La dernière dépouille répertoriée a été découverte hier à Analakely. Le plus souvent, ce sont des passants et des riverains qui appellent l’équipe de permanence de la voirie, qui se charge ensuite d’envoyer une camionnette faisant office de corbillard de fortune, pour transporter les corps à la morgue de l’hôpital d’Ampefiloha. Macabre surpopulation Les dépouilles n’ont pas été autopsiées. Les constats des responsables du service morgue révèlent, néanmoins, une montée en flèche du nombre de décès pendant les saisons hivernales les plus rudes, pendant lesquelles la température affichée au thermomètre ne cesse de chuter inexorablement. La thèse selon laquelle les victimes auraient pu succomber au froid et à la faim, est, de ce fait, privilégiée. Les vingt-six corps dénombrés sont littéralement laissés à l’abandon par les familles, qui, jusqu’à présent, n’ont pas donné signe de vie. Les compartiments réfrigérés de la chambre froide ayant atteint leur capacité maximale, les responsables de la morgue ont avisé la voirie pour régler le problème de surpopulation macabre. Demain, le BMH prévoit, de ce fait, l’enlèvement de quelques corps, pour les enterrer dans une fosse commune au cimetière d’Anjanahary.  
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