Les jeunes se désintéressent de l’entrepreneuriat


Les jeunes Malgaches prennent rarement des initiatives pour lancer leurs propres affaires. Ils préfèrent souvent chercher du travail. Une jeunesse malgache peu entreprenante. « Monter sa propre entreprise ne figure pas parmi les priorités de nos jeunes diplômés d’aujourd’hui », déplore Sariaka Nantenaina, directeur exécutif de la société  C-For-C,  lors du Salon de l’emploi et de l’entrepreneuriat qui a eu lieu la semaine dernière. Outre l’absence d’une culture entrepreneuriale, le problème de financement figure parmi les raisons de ce désintérêt. Pour Riveldt Rakotomanana, coordonnateur à l’Institut supérieur de la communication, des affaires et du management (Iscam), « c’est notre culture de travail qui cause problème: nous avons toujours tendance à  chercher du travail alors que nous devons en créer nous-mêmes pour générer d’autres opportunités ». Un propos largement appuyé par la présidente de Woman in Tech, Luana Karen Andriamamonjy, qui soutient que « penser que l’entrepreneuriat n’est qu’une dernière solution et non une ambition constitue un blocage à la création d’emplois ». Saturé Actuellement, plusieurs jeunes sont à la recherche d’emploi alors que les offres se font rares. « Nous nous contentons toujours de ce qui existe déjà, une raison pour laquelle le marché du travail se retrouve saturé. Nous avons  besoin, de ce fait, de créer d’autres secteurs générateurs d’emplois. Et c’est ce que le ministère de l’Industrie entame en ce moment », explique Andriatahina Ramarokoto, chargé d’études au sein du ministère chargé de l’Industrie. La création d’entreprise nécessite aussi des financements, ce qui n’est pas toujours à la portée de nos jeunes diplômés. « Trouver les fonds de démarrage, le capital nécessaire pour l’élargissement de leurs activités n’est pas une mince affaire pour nos jeunes », explique Andriamamonjy Ratovoson, chef de projet au Kentia Holding.  D’ailleurs, les investiseurs n’interviennent pas dans les nouveaux projets, ce qui est une stratégie consciente de désengagement, au profit des activités de prêts aux particuliers plus rentables. Pour l’économiste Jean-Louis Truel, « la couverture des risques PME est aujourd’hui trop limitée et bloque de façon systématique l’obtention des crédits nécessaires ». Rado Andriamampandry
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