Le bilan de l'explosion s'alourdit - Un bébé de quatorze mois succombe


Placé en observation médicale après l’attentat à l’explosif commis à Mahamasina, un petit garçon a succombé sur son lit d’hôpital, hier. Un éclat, ayant frappé sa cuisse, lui a été fatal. Le bilan s’alourdit après la vague d'attaques ayant taché de sang la célébration du 56e anniversaire de l'indépendance. Trois morts et quatre-vingt-huit blessés sont dénombrés  selon le dernier bilan. Hier en fin d'après-midi,  Tolojanahary, un petit garçon de 14 mois, placé sous soins intensifs au service de  réanimation, a rendu l'âme sur son lit d’hôpital. Un éclat métallique, ayant frappé sa cuisse, lui a été fatal. « Ce bébé n’a pas survécu à une complication de sa lésion », se désole la professeur Olivat Alison Aimée Rakoto, chef d’établissement auprès de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), où ont été évacuées les victimes de l’attentat contre la foule à Mahamasina, le soir de la célébration de la fête de l’indépendance, vers 19 heures quinze. Bombe artisanale Touchés par des débris mortels dans la partie du ventre et de la poitrine, Patrick Tovonala Rakoto­nirina, un adolescent de seize ans,  en classe de troisième,  ainsi qu’Augustin Avotriniaina Randriam­boavonjy, un jeune homme de vingt-et-un ans, ont, quant à eux,  trouvé la mort au bout de quelques dizaines de minutes après l'attentat, au service des urgences de l’hôpital d’Ampefiloha. Les deux jeunes gens se trouvaient dans la zone de déflagration, dans un rayon de moins de 5 mètres. Un Conseil de gouvernement spécial, a été tenu à Mahazoarivo hier, face à ces scènes de désolation. D’après le dernier bilan communiqué, vingt-deux blessés sont encore hospitalisés.  Cinq d’entre eux ont été opérés hier matin, et huit autres sont mis sous surveillance stricte. Alors que le bébé d’un an a succombé à ses blessures malgré les soins qui lui ont été prodigués. Un adolescent de treize ans est encore dans un état préoccupant. Ayant reçu les soins nécessaires, soixante six autres blessés ont, pour leur part, déjà regagné leur foyers respectifs. Les frais d’hospitalisation sont en revanche, en totalité pris en charge par l'État. « Les premiers éléments de l’enquête ont fait apparaître clairement qu’il s’agit d’un acte criminel volontaire et prémédité. L’explosion provenait d’une bombe artisanale bourrée de billes. Les enquêteurs ont trouvé, entre les grilles du terrain et les gradins, une fourchette de grenade, probablement utilisée pour déclencher l’explosion au milieu de la foule amassée au pied d’un podium secondaire. Les numéros de série et d’immatriculation de cette pièce ont été effacés», souligne un communiqué, envoyé à la presse après le conseil spécial. D’autres éléments, ouvrant sur une thèse de la préméditation d’un crime, ayant entraîné la perte de vies humaines et des souffrances physiques et morales, dont des victimes innocentes et leurs familles en font les frais, sont également mis sur la sellette. Malédiction Une série noire semble venir assombrir l'horizon, presque à chaque spectacle organisé au stade de Mahamasina, par le régime Rajaonari­mampianina. Dans la soirée du 25 janvier 2014, après la cérémonie d'investiture, un jet de grenade en pleine rue, a fait deux morts et une trentaine de blessés. La piste criminelle a été creusée, mais les principaux auteurs courent toujours. Cinq mois plus tard, lors de la célébration du 54ème anniversaire de l'indépendance, deux personnes sont décédées des suites d'une bousculade à l'entrée du stade et vingt-six autres ont été blessées. Seth Andriamarohasina
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