Environnement et santé - La collecte de lampes prévient les pollutions


Que faire des lampes à basse consommation brûlées ? Un projet de collecte de lampes fluorescentes lutte pour la réduction des risques de pollution. Protéger la santé humaine, celle du sol et de l’air. La compagnie d’électricité et le ministère de l’Energie ont lancé une politique d’économie d’électricité en distribuant un million de lampes à basse consommation aux ménages d’Antananarivo dans le but de remplacer celles à filament. Ces nouvelles lampes ont une durée de vie entre cinq et cinquante ans suivant leur qualité. Mais les consommateurs ne savent pas ce qu’ils vont en faire. Le Service autonome de maintenance de la ville d’Antananarivo (Samva) et WWF Madagascar ont mis en œuvre un projet de collecte de lampes fluorescentes compactes à basse consommation (LFC). « Les éboueurs qui travaillent au niveau des bacs utilisent leurs mains pour manipuler les fourches et les soubiques pour ramasser les ordures. Ils se blessent ainsi durant la manutention car les déchets contiennent des lampes cassées. Ils devraient respecter un timing entre une et une heure et demie pour ce genre d’opération pour remplir une benne. Afin de protéger nos agents, nous avons porté un projet pilote de collecte de lampes en 2017 », anticipe Jocelyne Ratahiriarivony, coordinatrice de projet au sein du Samva. Ledit projet a touché quatre fokontany à savoir Cité Ampefiloha, Andrefana Ambohijanahary, Ankazo­manga et Amboditsiry. Le projet, conduit sous forme de concours, consiste à ramasser des lampes toutes les semaines pendant un mois auprès des points de collectes établis par les fokontany. « Cité Ampefiloha a remporté le concours grâce à sa stratégie de communication. Les fokontany d’Ankazo­manga et d’Amboditsiry se sont aussi bien débrouillés et organisés à travers leurs structures Rafitra fanadiovana sy fidiovana (RF2). Mais, cette collecte n’a pu se faire sans l’existence d’un centre de traitement », explique la coordinatrice de projet. Procédé Andralanitra héberge un petit centre de traitement de ces LFC. Il abrite une machine appelée « bulb eater » qui aspire une composante chimique, presque invisible, contenue dans le néon. Puis, « bulb eater » broie le verre et un charbon actif filtre la composante électronique qui sera ensuite séquestrée dans un fût. Le tout sera enfoui parce qu’on ne devrait pas laisser s’échapper un produit dangereux. « Nous luttons contre la pollution de l’air ; la contamination du sol qui pourrait empoisonner les usagers du site de décharges d’Andra­lanitra. Nous protégeons ainsi l’environnement et la santé humaine », poursuit Jocelyne Ratahiri­arivony. La réussite du projet pilote encourage Samva et WWF à poursuivre l’effort pour cibler d’autres fokontany. « La campagne de collecte a été déployée dans soixante fokontany des six districts d’Antananarivo à partir du 14 septembre 2017. À ce jour, cinq mille lampes ont été collectées dans les six districts ciblés par le projet. Il a été le premier du genre à Antananarivo et est un précurseur de la séparation des déchets à Antananarivo », renforce Thierry Ranadriama­nalina, responsable de l’initiative éclairage efficace WWF Madagascar. La mise à l’échelle du projet au niveau des cent quatre vingt-douze fokontany aura lieu au moment opportun.
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