Combien de mort?


À ceux et celles qui ne reviendront plus après la Covid-19. À toutes les veuves, tous les veufs de tout âge. À tous les orphelins et les orphelines, petits et grands. On pense à vous. Lors de son dernier discours à la Nation, le président de la République a avoué que chaque citoyen ferait le deuil d’un membre de sa famille ou du moins connait dans son entourage une personne qui est décédée dans ce contexte de la seconde vague de la Covid-19. La situation est grave et il ne se passe pas une heure où l’on entend une annonce sombre. Ceux qui ont un peu de moyens essayent de sauver, de soigner leur proche. Ceux qui n’en ont pas s’en remettent malgré eux au ciel. Tristement, certains de nos dirigeants planent dans un autre monde dans lequel, le Coronavirus importe peu; le nombre de morts importe peu. Tout est malheu­reusement (encore et toujours) une question de jeux politiques. Les décès pullulent et au lieu de faire corps pour faire face à un ennemi commun, un ennemi qui tue toutes les minutes, ceux-là préfèrent jouer la carte de la division. Diviser, calculer, abattre, combattre… Mais n’y a-t-il vraiment aucune limite pour une once de pouvoir en plus? L’urgence sanitaire n’est pas un motif pour étouffer les voix discordantes, les acteurs ayant des opinions/avis différents de ceux du pouvoir et restreindre la liberté d’expression. Cela ne fera que fragiliser la lutte contre la Covid-19 et mettre en péril la démocratie, fondement de la République de Madagascar. La pluralité des sources d’information, des propositions/idées, les critiques, et l’existence d’un débat facilitent la prise de décision des dirigeants et des parties prenantes et aident les citoyens à mieux s’informer et à être plus responsables face à cette lutte commune contre la Covid-19. Nous rappelons également que Mada­gascar est entré en situation d’urgence sanitaire, et ne se trouve nullement en conflit ou en guerre. Il importe ainsi de maintenir à flot la vie économique, politique dans le respect de la législation en vigueur, tout en appliquant les mesures sanitaires contre le Coronavirus. Le pouvoir entre les mains de l’Exécutif utilisé dans le but coordonner et mettre en œuvre la lutte contre la Covid-19 ne doit en aucun cas être un instrument pour museler et étouffer, et ainsi, mettre en péril la démocratie à Madagascar. La valse, un pas en avant, un pas en arrière, des décisions interministérielles ne laissent pas les médias travailler en toute quiétude, les citoyens exprimer leurs idées et prendre connaissance d’autres opinions. Combien de mort attendent-ils pour se rendre compte qu’il est plus que temps de faire face ensemble. Qui attendent-ils trépasser pour prendre au sérieux la situation? N’ont-ils pas pitié de ceux qui pleurent leurs proches, leurs enfants, leurs parents, leurs pères, leurs mères, leurs amis? Ne sont-ils pas concernés par le malheur qui décime des innocents.
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