Confinement - La population brave les mesures imposées


Analamanga et Toamasina entrent dans le 6e jour du confinement. La plupart des habitants restent pourtant, hermétiques aux mesures sanitaires bien que le Covid-19 fait son nid. INDISCIPLINÉS, irresponsables, imprudents, inconscients. Les adjectifs manquent pour qualifier le comportement de bon nombre d’habitants des zones en confinement, particulièrement, à Antana­narivo et ses environs. En plein état d’urgence sanitaire, les Tananariviens, en voiture ou à pied, gambadent joyeusement dans les rues, ruelles et place de marché comme si c’était un jour férié. À l’orée du 6e jour de confinement, la population reste impassible au danger épidémiologique qu’est le coronavirus. Sur le plateau du « Miara-manonja », et du journal de la télévision nationale, les responsables gouvernementaux et ceux des Forces de défense et de sécurité (FDS), ont été excédés par la situation qui prévaut dans la capitale et sa périphérie. « Nous sommes tentés de présumer que les gens pensent qu’il s’agit de quinze jours fériés », déplore le général Njantoarisoa Andrian­janaka, commandant de la gendarmerie nationale. La ministre Lalatiana Rakotondrazafy, porte-parole du gouvernement, regrette le constat que des amoureux flânent sans souci, des badauds continuent de traîner dans les rues. Les vendeurs de produits non-essen­tiels continuent leur activité. Il a fallu une descente du contrôleur général de police Marius Rakoto­zanany, directeur général de la police nationale, pour que ces derniers baissent leurs grilles. Même les heures de couvre-feu sont bravées par de simples citoyens qui n’ont pas d’autorisation spéciale de circuler. Sur le plateau de la télévision nationale, hier, le commandant de la gendarmerie nationale a indiqué qu’une trentaine de véhicule ont été mis aux arrêts, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les officiers généraux, même ceux au sein du gouvernement, battent le pavé pour rappeler les mesures de confinement. Verrouillage de la ville Le contrôleur général de police Rodellus Randria­narison, ministre de la Sécurité publique, a suivi l’application du couvre-feu, jeudi. Le général Richard Ravalo­manana, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, multiplie les tours des périphéries d’Antananarivo, depuis mercredi. Pareil­lement, pour le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale. Les fulminations de ces étoilés ne suffisent pourtant, pas à faire rentrer les habitants de la capitale, notamment, dans les rangs. Sur le plateau du « Miaramanonja », où il est intervenu à deux reprises, hier, Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur, est sorti de ses gonds. « Ce n’est pas un jeu. Nous sommes dans un état d’urgence sanitaire. Certains semblent l’oublier. Une situation d’exception qui ne ressemble pas à notre vie de tous les jours », tonne celui qui préside aussi, le centre de commandement opérationnel Covid-19. Sur sa lancée, il affirme que les mesures de confinement allaient être immédiatement renforcées. Le renforcement des mesures de confinement déclaré par le ministre de l’Intérieur en direct à la télévision, est motivé par le premier cas de contamination d’une personne n’ayant pas voyagé à l’étranger. Tout de suite après l’intervention du boss du centre de commandement opérationnel, tous les accès et sorties de la capitale ont été verrouillés par les forces de l’ordre. Plusieurs barrages et points de contrôle ont été érigés dans les rues de la ville. À entendre le commandant de la gendarmerie nationale, il s’agissait d’une piqure de rappel. Le bouclage de la ville sera drastique, à partir d’aujourd’hui, soutient l’officier général. La mesure a, en effet, pris de court plusieurs automobilistes et motocyclistes sur les nerfs, hier. Pour disperser les attroupements, du gaz lacrymogène a même été utilisé, à Anosizato. Le constat d’hier, est que barricader les rues ne dissuade pas les piétons et les badauds à squatter les trottoirs. Plus que les véhicules roulants qui vont d’un point A à un point B, les piétons, les personnes qui font la queue, collées serrées devant les magasins de Fokontany, ou le moindre fait curieux, ceux qui traînent dans les rues et ruelles sont les plus exposées à l’épidémie.
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