Parlalimentaire


Vary mora, soupe populaire, pâtes alimentaires. Voilà les ingrédients de la campagne électorale en vue des législatives. Les candidats, pour un siège à l’Assemblee national, n’y vont pas par trente-six chemins. Ils misent sur l’alimentaire pour quérir la voix des électeurs. Pourquoi compliquer quand on peut faire simple ? Une fois de plus, les grands débats seront absents de la campagne. Il ne fallait pas se faire d’illusion . Avec presque deux-tiers des candidats qui sont indépendants, donc a priori individualistes, on ne pouvait pas avoir des idées défendant les intérêts collectifs. C’est d’autant plus vrai que plus de deux tiers des députés du mandat précédent se représentent au scrutin du 27 mai. S’ils se font encore élire, on retrouvera bien le même folklore à Tsimbazaza. Tout le monde opte donc pour la formule gagnante lors de la présidentielle, la bonne recette. L’aumône, la charité et la compassion sont les arguments utilisés pour séduire des électeurs affamés, illettrés, démunis pour qui le meilleur candidat reste celui qui a un grand compte en banque, un cœur grand comme la terre et capable de faire rêver. Il est inutile de disserter sur les grands thèmes de développement, de parler d’avenir face à un électorat dont les limites de l’intelligence ne permettent pas de penser au-delà de chaque journée de supplice que Dieu fait. Les députés eux-mêmes ont oublié qu’ils sont d’abord des législateurs et non pas des entrepreneurs de travaux publics ou des samaritains de Saint - Vincent de Paul. D’ailleurs, le niveau des candidats est une des raisons qui explique le faible taux de participation à toutes les élections y compris la présidentielle. Les électeurs attendent un messie comme Albert Zafy en 1993 et Ravalomanana en 2001 , après un quart de siècle de dictature ratsirakiste pour aller en masse aux urnes. Ce sont surtout les intellectuels qui boudent les urnes, estimant qu’ils ne font pas le poids devant la masse d’ignorants dont le choix est motivé par les promesses, les gadgets et les petites attentions. Ajouter à cette situation, les fraudes électorales qui modifient le choix des électeurs et on a un argument en béton pour dissuader les citoyens d’accomplir leur devoir. Cela facilite bien la tâche des candidats députés. Il ne faut pas user les méninges pour trouver le mot qu’il faut pour envoûter les électeurs. Et de toutes les façons, les électeurs vont voter pour le candidat qui leur plaît indépendamment de son appartenance politique ou de son statut d’indépendant. C’est ce qui fait la particularité d’une élection de proximité. Des surprises ne sont pas à exclure. Les candidats du Président ne sont pas le Président. Et parmi les candidats de l’écurie présidentielle, il y a beaucoup de loups inféodés au HVM, dont certains prétendus anciens conseillers de Rajaonarimampianina, qui ont changé de veste illico presto. En un mot, pour devenir député, c’est alimentaire mon cher Watson.
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