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Le village d’Ambohidava, dans la commune rurale d’Ampitatafika, s’est transformé en un ilot, après la crue de la rivière Sisaony. L’eau commence à inonder des maisons. Le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes a évacué les personnes vulnérables. Il est 13h30 au collège d’enseignement général (CEG) de Faliarivo-Ampitatafika. C’était hier. Les premiers sinistrés, des femmes et des enfants, se sont installés dans cet établissement scolaire, depuis près de deux heures. Les enfants commencent à se plaindre. Ils ont faim. Ils n’ont pas pris le repas de midi. Aucune autorité n’est venue à leur chevet, depuis leur arrivée. Vers 17 heures, ils attendent encore qu’on leur serve à manger. Les autorités sont arrivées sur place, depuis peu, mais elles sont encore occupées à compter les sinistrés. Ces derniers commencent à s’inquiéter. «Il n’y a ni riz ni marmite dans nos bagages. Nous n’avons apporté que des assiettes, quelques vêtements et des couvertures», lance Suzanne Razafindrasoa, une mère de famille, assise avec ses enfants sur une couverture qu’elle a étalée à ras du sol et qui leur servira de matelas. Les sinistrés sont las d’attendre. «Si nous avons accepté de quitter notre chez nous, c’est qu’on nous a promis des repas et des prises en charge complètes», pestent des mères de famille. Certains ont refusé catégoriquement de quitter leur maison, malgré les sensibilisations du BNGRC. Ils appréhendaient cette «mauvaise organisation». Le BNGRC justifie ce retard des prises en charge, par l’urgence des évacuations. «Il s’agissait d’une évacuation préventive. L’important est que tout le monde soit hors de danger, dans le meilleur délai. Ainsi, l’évacuation doit être effectuée rapidement, car le niveau de l’eau monte assez vite.», indique une source auprès de cette institution. Elle tente de calmer les tensions, en rassurant que les nourritures seront distribuées. Ces sinistrés sont, en réalité, laissés pour compte. Ils ont failli ne pas avoir un toit sur la tête, en quittant de façon préventive, leurs maisons. Alors qu’ils étaient déjà installés dans des salles de classe du CEG Faliarivo, la commune rurale d’Ampitatafika a reçu des ordres du Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) de les évacuer de cette école. «Les salles de classe ne doivent plus accueillir des sinistrés, selon le conseil des ministres. Nous avons cherché des endroits pour les héberger, depuis hier (ndlr : jeudi). Nous avons consulté des édifices religieux, des espaces, mais la plupart n’ont pas voulu les recevoir. Seule l’Église des Mormons, dont certains fidèles vivent dans ce village exposé aux inondations, a accepté de les accueillir, verbalement. Nous sommes sur le point de faire une demande officielle. Ceux qu’ils ne vont pas pouvoir accueillir seront, peut-être, hébergés dans la grande salle de la commune. Mais je n’en suis pas encore sûr car les agents de la commune refusent cette option, à cause des ordures que leur présence peut générer», indique Rado Ramparaoelina, maire d’Ampitatafika. Finalement, sur les cinq cent quatre vingt deux personnes évacuées à Ampitatafika, cent sont installés dans le bureau de la commune d’Ampitatafika, trois cent quatre vingt-douze, au CEG de Faliarivo-Ampitatafika et quatre vingt dix sont partis chez leurs proches. Il se peut, toutefois, que les sinistrés abrités au CEG de Faliarivo, soient déplacés ailleurs, car les cours vont reprendre, lundi. «Ce site est provisoire. Nous sommes sur le point d’identifier un endroit où nous pourrions élever des tentes pour les accueillir», lance la source au sein du BNGRC. Pourtant, l’organisme a déclaré, il y a quelque temps, que les sites d’hébergement, en cas de sinistres, sont déjà prêts. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’Ampitatafika est inondée. Presque tous les ans, cette commune traversée par la Sisaony, compte plusieurs milliers de sinistrés. Et comme chaque année, leur accueil laisse à désirer. [caption id="attachment_142145" align="aligncenter" width="746"]


