Secteur agricole - Le riz hybride se vulgarise


Au-delà des objectifs de l’autosuffisance alimentaire, l’utilisation des semences hybrides contribue aussi à la lutte contre la pauvreté, en accroissant les revenus des paysans. Partenariat gagnant-gagnant. C’est l’objectif que se fixent les acteurs de la filière en vulgarisant la production du riz hybride à travers le système de l’agriculture contractuelle. Une ambition annoncée par la coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD) lors de la présentation de la revue et de l’actualisation de la stratégie nationale de développement rizicole. L’objectif de la CARD sera ainsi de porter la production de riz de vingt-huit millions de tonnes à cinquante-six millions sur le continent, à l’horizon 2030, grâce à de nouvelles variétés de riz plus productives et résistantes au changement climatique. « On enregistre actuellement quelques milliers de paysans partenaires avec qui nous avons effectué les phases de tests, depuis quelques années, en vue de rendre opérationnelle l’utilisation du riz hybride sur tout le territoire national. Nous sommes convaincus que la vulgarisation de l’utilisation de semences de riz hybride contribue à atteindre l’objectif du défi de l’autosuffisance alimentaire. Et parallèlement de lutter contre la pauvreté, étant donné que les revenus des paysans pratiquants vont quintupler grâce à la hausse de leur production rizicole » soutient un chercheur, membre de la coalition. Avec la revue de la stratégie nationale, la coalition projette de rehausser la production de ces paysans partenaires à cinq mille tonnes, pour la prochaine saison de récolte qui s’effectuera entre février et avril de l’année prochaine. Les paysans partenaires se trouvent dans plusieurs régions du pays. Notamment dans l’Itasy, l’Atsimo Andrefana et Menabe. Productivité Afin de réaliser les projets de vulgarisation, des producteurs dans les régions du Nord de l’île seront sollicités à partir de l’année prochaine dont la SAVA et Marovoay. « Grâce au nouveau processus d’amélioration variétale, ils pourront désormais accélérer la sélection du riz à plus haut rendement en deux à trois ans seulement, contre huit à neuf ans pour la méthode conventionnelle » précise un des membres de la coalition. Le prix du kilo de la semence hybride avoisine les quinze mille ariary, tandis que la semence standard ne coûte en moyenne que deux mille à trois mille ariary. Cependant, le rendement final couvre largement cette dépense de base car la productivité peut atteindre entre huit à douze tonnes à l’hectare si le rendement moyen est de deux à trois tonnes par hectare pour les semences de riz local. Une situation qui profite aux paysans. L’agriculture contractuelle bien gérée est une façon efficace de coordonner et de promouvoir la production ainsi que la commercialisation en agriculture. À noter que dans le cadre de cette collaboration, des nouvelles technologies de pointe comme la géo-informatique sont mises en place afin de gérer les données et conditions de production sur l’ensemble du territoire.
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