Conjoncture - L’opposition tenue à l’œil


La situation sociale donne du grain à moudre à l’opposition. À l’issue de la réunion de l’OMC, mardi, le Premier ministre a mis en garde toute velléité de déstabilisation. À couteaux tirés. La conjoncture sociale compliquée en ce début d’année, donne du fil à retordre à l’État. Il doit, de plus, composer avec une opposition plus active et plus incisive. Les frondes continues de l’opposition semblent agacer les tenants du pouvoir. Ceci au point d’amener Christian Ntsay, Premier ministre, à lancer un ultimatum contre « les mauvaises pratiques politiques qui versent dans la provocation, ou qui ont une velléité de déstabiliser la souveraineté de l’État, de créer des troubles ». Un message émis à l’issue de la réunion de l’Organe mixte de conception au niveau national (OMC-NAT), mardi, à Mahazoarivo. À s’en tenir aux propos du chef du gouvernement, l’Exécutif prend au sérieux les rumeurs de velléité de « sédition ». À peine voilés, les propos de Christian Ntsay sont adressés à l’opposition. L’exercice des libertés individuelles, comme la liberté d’expression, sans omettre le fait que « Madagascar est un État de droit », a été rappelé à l’issue de la réunion de l’OMC-NAT. Ayant des difficultés à affirmer sa présence sur le terrain, l'opposition a changé de stratégie et mise, actuellement, sur les actions médiatiques. Une partie des opposants ralliés au sein du Groupe du Panorama ont mis en place un rendez-vous radiophonique quotidien baptisé « Miara-manonja ». Les salves décochées notamment, par les députés du parti «Tiako i Madagasikara » (TIM), semblent faire siffler les oreilles des responsables étatiques. L’annonce de l’organisation d’une « excursion », de l’opposition, le 6 février, semble avoir déclenché une réaction chez les tenants du pouvoir. Mobilisation générale Si l’événement du 6 février se tient, ce sera surtout un coup politique fort en symbole. Il risque de faire de l’ombre à la journée du 7 février, qui marquera la commémoration des événements sanglants à Ambohi­tsorohitra, en 2009. Une date qui marque un tournant dans les manifestations pour défaire du pouvoir Marc Ravalo­manana, ancien président de la République, en 2009. Face aux interventions radiophoniques quotidiennes des opposants, la mobilisation générale semble avoir été sonnée dans le camp des tenants du pouvoir. Après que l’OMC-NAT ait donné le ton de la posture adoptée par l’Exécutif, ce sont les députés de la majorité qui prennent le relais sur le terrain politique. Pour contre attaquer les assauts de leurs pairs au sein de l’opposition, les élus Oranges multiplient, également, les sorties médiatiques. Outre la tournée des plateaux médiatiques, les députés de la majorité au sein de la province d’Antananarivo, ont même organisé une conférence de presse, hier. Appelant à l’apaisement, ils ont invité leurs pairs de l’opposition à porter les querelles politiques au sein de l’Assemblée nationale. Le fait que le pouvoir ne ménage pas ses efforts pour résoudre les maux du quotidien de la population et mener le pays vers le développement a, également, été martelé. La mobilisation générale des tenants du pouvoir pourrait trahir la crainte que les voix de l’opposition trouvent écho auprès de la population. La conjoncture sociale offre, en effet, un terreau fertile aux détracteurs du pouvoir. Les sujets brûlants actuellement, ont, justement, été discutés durant la réunion de l’OMC-NAT, mardi. Le Premier ministre a enjoint les responsables à trouver des solutions aux problèmes d’approvisionnement en eau, des coupures intempestives d’électricité, ou encore, la tension au sein des universités. Il y a aussi, l’inflation qui met à mal le porte-monnaie des ménages. Plus que les discours ou la répression, toutefois, les solutions concrètes aux maux du quotidien de la population est la meilleure manière de contenir les voix de l’opposition. Le pouvoir s’active, par exemple, pour reprendre la main sur le prix du riz. Quelques députés de la majorité et personnalités au sein de la coalition présidentielle souhaitent, par ailleurs, des décisions politiques pour redresser la situation, ou du moins, apaiser la tension latente. Le fait que certains membres du gouvernement n’arrivent pas à suivre la cadence présidentielle est, notamment, décrié.
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