Monsieur le Président


«L’isle de Sainte-Marie est séparée de la grande isle par un beau canal de cinq lieues environ, dont la moindre largeur, d’une distance d’une lieue et quart au plus, est vis-à-vis la (Pointe-à-Larée), située par 16°45’ de latitude méridionale, et par les 47°56’ de longitude orientale». «Le canal qui sépare Sainte-Marie de Teintingue, large d’une lieue vis-à-vis de la Pointe-à-Larée, en a près de quatre (22 kms) vis-à-vis ce port. Dans une ligne tirée de (Lokintsy) à la Pointe-à-Larée, le brassage, à partir du premier point, va en diminuant de trente huit brasses jusques à seize à une encablure de la Grande Terre. Les courants y portent Nord depuis avril jusqu’en novembre. À cette époque, les vents de N.E. Les dirigent souvent vers le Sud. Dans la mousson du S.E., les vents halent presque toujours l’Ouest pendant la nuit, durent ainsi jusqu’à neuf heures du matin». En 1962, dans le «Bulletin de Madagascar», une publication mensuelle du Service général de l’information, rattachée à la Présidence du Gouvernement, l’équivalent actuel d’un Ministère de l’Information ou d’une direction au Secrétariat Général de la Présidence, Jean Valette (archiviste-paléographe) publiait quatre rapports rédigés à la suite d’une mission française d’exploration : «Sainte-Marie et la côte Est de Madagascar en 1818» (n°188 (janvier 1962), pp.3-60 ; n°190 (mars 1962), pp.187-218 ; n°191 (avril 1962), pp.281-324). Les gens de Soanierana-Ivongo seraient enchantés d’apprendre qu’il existe le «HZMB» (pour Hong Kong, Zuhai, Macao, Bridge) : le plus long pont maritime au monde, qui franchit 55 km sur la mer. Ceux qui, au péril de leur vie, effectuent tous les jours la liaison entre Madagascar et Sainte-Marie envisageraient favorablement la construction d’un pont maritime entre la Pointe-à-Larré et Ambatoroa, une des trois baies favorables répertoriées en 1818, avec le port Louis de l’île aux aux Cayos (récif en espagnol) alias Lokantsantsa sinon îlot Madame et, plus au Nord, Lokintsy. Bien entendu, de vraies études d’impact environnemental seront menées au préalable. Surtout qu’une Aire Protégée pour la conservation de la biodiversité a été développée par l’association Fanamby et le Missouri Botanical Garden à Pointe-à-Larée. La facilité de communication entre la Grande Terre et l’île-satellite pourrait permettre d’associer les communautés de base de Sainte-Marie à la démarche qui substitue aux revenus de l’exploitation forestière d’autres activités comme la culture de la vanille. L’idée est de viabiliser la RN5, depuis Toamasina jusqu’à Soanierana-Ivongo (devenu chef-lieu qui aurait sa propre brigade de sapeurs-pompiers plutôt que d’avoir à attendre 6 heures qu’arrivent ceux de Foulpointe), par une route du littoral qui ne s’enfonce pas sous son propre poids (au contraire de l’actuel tracé bâti sur du «sable jaunâtre quartzeux») et qui enjambe rivières et fleuves sur des ouvrages d’art et non au moyen d’un bac antédiluvien et aléatoire. Le quotidien des riverains y gagnerait en commodité et le tourisme en confort tandis que le transport maritime n’aurait plus à craindre une hécatombe à chaque traversée (valable également entre la Grande Terre et l’île de Nosy-Be). Teintingue (?), «une baie parfaitement fermée», offre le port naturel de la Grande Terre le plus proche de l’île de Sainte-Marie. En 1818, habitant au village de Mahela, près de Teintingue, Sylvain Roux prétendit même qu’avec la moitié des investissements pour aménager Port-Louis, à l’île Maurice, le port de Teintingue figurerait parmi les plus beaux ports français. Monsieur le Président de la République, affectez le financement du projet controversé de téléphérique dans la Capitale à ce grand projet socio-économique entre Soanierana-Ivongo et Sainte-Marie. La centaine de victimes dans le naufrage du « Ms Francia III» et les deux officiers supérieurs morts dans le crash de leur hélicoptère vous en conjurent.
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