Fêtes attention


Le parfum de Noël est, à mesure que passent les années, de plus en plus avarié. Car malgré son incontestable puissance qui réunit les familles et les peuples autour des mêmes couleurs, il ne peut extraire les produits des mauvaises graines semées par la mégalomanie humaine et dont les symptômes peuvent être appelés pollutions, dérèglement climatique, pénurie d’eau, embouteillages, ... Autant de maux qui saturent une atmosphère sociale qui ne peut plus être purifiée par la lumière de Noël, réduite à n’être qu’une petite étincelle, incapable de rivaliser avec ces incendies démentiels dont l’ardeur croissante continue de brûler les rares sources de joie qui nous restent. Ce parfum s’est maintenant, totalement, estompé et dans ce contexte d’entre-deux-fêtes, domine largement cette ambiance morose omniprésente à n’importe quelle période de l’année et qui a semblé trouvé son chez soi chez nous où elle est bien installée. Ce spectre de la douleur ne cesse alors de contraindre la vie, qui pourtant veut bien se teindre en rose, à porter constamment sa couleur sombre, propriété de la souffrance, et qui lui reste collée malgré l’incursion des chauds rayons de la fête. Et depuis maintenant presque trois ans, ce tortionnaire qui nous hante a réussi le tour de force de faire des fêtes, bien malgré ces dernières dont l’essence est de procurer la joie, ses alliées grâce à l’arrivée de la Covid-19. D’ici quelques jours, auront lieu les réjouissances qui vont fêter la fin d’une énième annus horribilis. Et viendra, dans quelques-uns de ces moments d’allégresse, s’inviter sournoisement un trouble-fête, déterminé à ne pas faire de la future nouvelle année une annus mirabilis. Cet indésirable invité est ce virus qui apporte des fausses notes dans la musique des années. Et contrairement à Assurance tourix, le barde du village d’Astérix qui est le pire cauchemar des tympans et la plupart du temps attaché et bâillonné lors des fameux banquets qui clôturent les albums, la sinistre et cacophonique musique jouée par cet ennemi invisible ne peut encore être totalement réduite au silence. Et faire la fête dans cet environnement pourri, entre autres, par la Covid-19 se présente comme un défi lancé à cette dernière et on est alors comme Sisyphe qui a osé offenser les dieux. Et à trop vouloir toujours provoquer ce fléau mondial en l’affrontant frontalement durant les fêtes qui font tomber les masques et les gestes barrières, on aura du mal à échapper au même sort que celui de Sisyphe qui a été condamné à faire rouler, jusqu’au sommet d’une colline, un rocher qui retombe à chaque fois avant d’atteindre son but. Notre grand rocher à nous, formé par l’accumulation des efforts qu’on a déployés dans cette guerre, pourra-t-il un jour atteindre le sommet de la victoire contre cette épidémie ou chutera-t-il à chaque période de fêtes ?
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