Disparition - Le mythique Franck Raholison rejoint le panthéon des immortels


Une figure emblématique de la scène musicale malgache et fier porte étendard d’un jazz énergique et mélodieux aux rythmes de sa batterie, Franck Emilson Raholison s’est éteint laissant en deuil des mélomanes de toutes les générations. L’éminent patriarche des jazzmen malgaches, une personnalité charismatique et imposant par son talent, mais par-dessus tout respecté de tous grâce à sa passion intarissable pour la musique, Franck Raholison n’est plus. Du haut de ses 73 ans, cet illustre musicien de jazz, batteur d’exception et artiste accompli s’en est allé rejoindre les étoiles hier. Reconnu pour son dynamisme, il est tout autant réputé pour sa vaillance aussi bien sur scène que dans sa vie personnelle. Après avoir combattu vaillamment sa maladie durant deux ans maintenant, il nous quitte et laisse orphelins ses pairs, ainsi que tous ceux qui comme lui se passionnent de sa musique. C’est dans la ville des Lumières, à Paris, que Franck Raholison rejoint ainsi les étoiles pour briller à son tour au firmament. Un musicien hors pair, il s’est longtemps affirmé comme le plus connu des batteurs malgaches sur la scène internationale aux côtés entre autres des fameux Tony Rabeson et Serge Rahoerson. « C’était un immense musicien qui avait révolutionné l’approche rythmique du jazz. On se sent vraiment privilégié de l’avoir connu et je le remercie d’avoir partagé sa passion avec mon fils Andy, lui-même batteur » confie Désiré Razafindrazaka, président du comité d’organisation du Festival Madajazzcar et ami de Franck Raholison. Les mélomanes les plus aguerris d’entre nous se rappellent sans doute tous de la carrière exceptionnelle de Franck Raholison, un parcours légendaire que l’on se doit de conter auprès de la jeune génération, tant il est inspirant. Un parcours légendaire C’est dans les années 70 que Franck Raholison commence à enivrer le public de la ferveur de sa musique, découvert par le français Jef Gilson, éminent pianiste français, il se découvre à travers deux opus que ce dernier produit. Avec « Madagascar Now » et « Malagasy at Newport-Paris» au début des années 70, Franck Raholison insuffle alors une nouvelle vision sur le jazz malgache aux yeux du reste du monde. A ses côtés, les fameux Del Rabenja, Sylvin Marc, Justin Marc, Gérard Rakotoarivony, et Ange Zizi Japhet se découvrent tout aussi bien par leur éclectisme musical. Éclectique justement est le mot qui décrit le mieux la musicalité de Franck Raholison, lui qui a toujours mis un point d’honneur à concilier dans ses compositions le jazz et le funk, le tout sublimé d’une bonne dose de mélodies du terroir comme le « Salegy ». La vraie force de cet illustre batteur résida dans ses collaborations tous aussi riches qu’exceptionnelles. Avec ses illustres pairs, il explose ainsi sur la scène internationale avec son groupe le Fooka Mainty Bandy, reconnu pour ses tubes « Karakara » ou encore « The Mellow ». Auteur et compositeur à la plume affutée, on lui reconnaitra aussi le tube « Mama Lisa » avec le groupe Maalaz, fondé avec le réunionnais Patrick Donnat. Devenu un musicien des plus respectés dans l’Hexagone, Franck Raholison n’a pas pour autant oublié son amour pour la Grande île, ce doux pays où il fut l’invité d’honneur du Festival Madajazzcar en 2015. « Il était un musicien que j’ai toujours rêvé de rencontrer, fort d’une carrière exceptionnelle qui nous a tous marqué » affirme le chanteur Rossy. [caption id="attachment_114444" align="aligncenter" width="729"] Désiré Razafindrazaka (à g) et Franck Raholison (à dr) lors de sa venue à Madagascar.[/caption]
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