Technologie - La cybersécurité préoccupe les entreprises


Les menaces informatiques sont bel et bien réelles. À:; Madagascar, de plus en plus d’entreprises sont victimes de ces attaques à l’origine de préjudices inestimables. La question de cybersécurité est maintenant au centre de leurs préoccupations La question de la cybersécurité est plus que jamais au cœur des préoccupations des entreprises, à l’heure actuelle. Les menaces et risques sont bien réels et personne n’échappe aux attaques informatiques. Même les grosses pointures figurent dans les cibles des hackers. La dernière attaque de grande ampleur en date est celle qui a touché l’entreprise américaine Dyn, le 21 octobre. Elle a notamment rendu difficile l'accès d’un certain nombre de sites, comme Twitter ou Netflix, pendant plusieurs heures. À Madagascar, des entreprises sont aussi victimes des cyberattaques. Les malwares, ransomwares font des ravages dans les systèmes informatiques des sociétés malgaches. « Nous avons subi une attaque par ransomware qui a crypté la totalité des données d'un ordinateur d'un de nos utilisateurs », dénonce Johanne Raharinosy, directeur général de Teknet Group, société œuvrant   dans la sécurité et la sûreté. « Par précaution, nous avons des garde-fous et une démarche qualité qui gèrent nos processus en cours afin de régler ce problème de perte de données qui aurait pu s’avérer très grave. » Locky, Zepto, Peyta et aujourd'hui Odin, autant de versions de ransomware qui font des  ravages dans le système d’information d’une société. Le ransomware est, en effet, un logiciel malveillant qui bloque l'accès aux données présentes sur l’ordinateur et les rend inaccessibles. Une rançon est alors demandée pour pouvoir décrypter les données. Les ransomwares sont donc un véritable business à l'échelle internationale. Ils contribuent à mettre en place une nouvelle forme d'extorsion, voire de financement d'activités illégales. C’est devenu une nouvelle forme d’attaque utilisée par les hackers à l’heure actuelle. Les informations publiées par les sites spécialisés en sécurité informatique indiquent qu’une société sur deux a déjà été victime de ce logiciel malveillant et accepte de payer une rançon pour récupérer ses données. En ce qui concerne le cas de Teknet Group, ses dirigeants ont adopté une nouvelle stratégie. « Pour suivre l'évolution de ces menaces du cyber espace, nous avons recruté une nouvelle équipe de plusieurs personnes pour refondre notre réseau informatique, afin de gérer plus efficacement nos données », explique Jean-Marc Rolland, directeur commercial et marketing de Teknet Group. « D'ailleurs, nous sommes en cours de formation et certification avec Symantec, le numéro 1 mondial de la cyber sécurité pour mieux appréhender cette gestion des risques en interne, puis offrir les services de protection des données sur Madagascar», continue-t-il d’expliquer. D'après l'étude Internet Security Threat Report 2015 publiée par Symantec, 77 % des attaques en 2015 ont ciblé les petites et moyennes entreprises. Du fait de leur petite taille, et donc du manque de moyens financiers et humains, elles sont devenues les cibles privilégiées des pirates. Une autre étude du cabinet Gemalto explique que, depuis 2013, plus de 3,9 milliards de données ont été volées par des pirates informatiques. Assises francophones Le monde académique, enseignement supérieur et recherche, est particulièrement exposé aux cibermenaces du fait de l'usage grandissant du numérique à l'université et dans ses espaces connexes ouverts aux étudiants, chercheurs et autres acteurs. Dans ce sens, l’Agence universitaire francophone (AUF) organise à Antananarivo, les 2 et 3 novembre, des « Assises francophones de la cybersécurité ». Cette manifestation entre dans le cadre de l’organisation du Sommet de la francophonie. Elles seront également un lieu d'échanges. Outre les représentants de grandes institutions du monde francophone travaillant sur la question, plusieurs acteurs de la région, dans le domaine de l'internet et de la cybersécurité, y prendront part. La manifestation, qui sera précedée le 31 octobre, d'un atelier de travail autour de la « politique de sécurité informatique »' permettra également de réfléchir à l'après-Sommet et d'étudier les possibilités de création de cursus multidisciplinaires dans ce domaine, à Madagascar. Hackaton face à la cybermenace La cybermenace est bien réelle. Pour faire face à ces risques, des organismes organisent à partir de ce jour et jusqu’à dimanche, un « hackaton sur la cybersécurité». Pendant ces quatre jours, cinquante jeunes développeurs, administrateurs systèmes ou même designers venant d’Antananarivo et de Fianarantsoa vont créer des solutions numériques innovantes contre les risques informatiques. Plusieurs entités internationales prennent part à l’organisation de ce hackaton comme le Fonds francophone pour l’innovation numérique de l’Organisation internationale de la francophonie, le Centre de coworking Habaka, l’association NIC-MG, ISOC Madagascar, le réseau iRenala, Orange Madagascar et Teknet Group. À l’issue de ce concours, le premier projet obtiendra un chèque de 10 000 euros, le deuxième 6 000 euros et le troisième 4 000 euros. S’y ajoutent, bien évidemment, l’accompagnement et le suivi du projet pendant un an. Textes : Lova Rafidiarisoa - photos d’archives
Plus récente Plus ancienne