Mort de Jacques Chirac : Madagascar salue le pourfendeur des dérives coloniales


L’ex-président français Jacques Chirac est mort hier matin dans sa quatre-vingt-sixième année. Madagascar salue la mémoire de celui qui a dénoncé le caractère inacceptable des dérives coloniales. Respect. « Il faut avoir conscience du caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial. En 1947, le sentiment national montait sur la Grande île où s'enchaînèrent des événements tragiques. Rien ni personne ne peut effacer le souvenir de toutes celles et de tous ceux qui perdirent injustement la vie. » Ces paroles ont été prononcées par le président français Jacques Chirac, lorsqu’il était en visite dans la ville de Mahajanga le 21 juillet 2005. Là même où, en janvier 1895, le corps expéditionnaire français a débarqué. Dès l’annonce de la mort de l’homme d’État français hier après-midi, en lui rendant hommage, la page Facebook dédiée à Gisèle Rabesahala, femme d’État et figure emblématique du nationalisme malgache, a tenu à rappeler cette fameuse déclaration. Elle a également été évoquée dans la lettre de condoléance que le président de la République Andry Rajoe­lina a envoyé hier à son homologue français Emmanuel Macron. « Il a œuvré pour une relation apaisée entre nos deux pays en luttant contre les stigmates de notre passé colonial commun », rappelle le chef de l’État malga­che, tout en soulignant la « grande figure politique et le grand leader » qu’il était. « Sa volonté implacable d’œuvrer pour l’amélioration des relations entre nos deux pays nous laisse un souvenir marquant », a poursuivi le chef de l’État. Après les événements de 2002, la presse n’a pas manqué, à l’époque, de rappeler les relations glaciales entre les deux pays, tout en constatant un réchauffement substantiel lors de la visite du président français. Pour l’Express de Madagascar, Iloniaina Alain avait évoqué « cent dix ans d’Histoire commune » et constaté « la France et Madagascar plus que jamais unis. » Sur RFI, Didier Samson avait ressorti la visite éclair de Jacques Chirac à Mada­gascar en 2004, pour annoncer l’effacement d’un reliquat de la dette de Mada­gascar envers la France qui s’élevait alors, pour cette année là, à soixante-dix millions d’euros. Le geste, avait-il noté, « a aidé à décrisper les relations entre les deux pays. » Pour Christian Chade­faux, sur Libération, « C’est bien de reconquête dont il s’agit. » Il faisait remarquer que Paris devait « surtout faire oublier l’affront de la chaise vide du 26 juin 2002. » Sur sa page officielle, c’est la relation chaleureuse avec l’homme d’État français que Marc Ravalomanana, qui l’a accueilli à l’époque, a retenu. Sous un sobre « Reposez en paix monsieur Jacques Chirac. Nous prions pour votre famille et nous la soutenons », des images de Lalao Ravalomanana, toute de Chanel vêtue, et son époux président Marc, échangeant des poignées de main chaleureuses avec l’ancien président Français, ont été publiées. Jacques Chirac, chef de l’État français de 1995 à 2007, est mort hier matin « au milieu des siens. Paisiblement », avait annoncé à l’AFP sa famille. Il avait quatre-vingt-six ans. Après De Gaulle en 1959, François Mitterrand en juin 1989, Il aurait été, jusqu’à ce jour, le seul président Français à avoir séjourné deux fois en terre Malgache.
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