Fête nationale - La grande communion retrouvée


Après deux années de restrictions sanitaires, la population s’est de nouveau imprégnée de la célébration de la fête nationale. Outre le stade de Mahamasina, point focal de l’événement, les festivités ont gagné tous les districts du pays. Mahamasina fait le plein. Ça a été le premier constat durant le défilé militaire au stade Barea, à Mahamasina, hier. Les personnes, les familles venues pour assister au show militaire qui marque le climax des cérémonies officielles de la fête nationale, mais aussi, au spectacle qui s’ensuivit, ont rempli à ras-bord les dizaines de milliers de sièges du stade. Même les escaliers ont été occupés. La forte affluence à Mahamasina témoigne que la communion populaire, à l’occasion de la fête d'indépendance, est de retour. Un événement en soi, étant donné qu’à cause des restrictions sanitaires imposées par la pandémie du coronavirus, toute célébration populaire a été carrément prohibée, sur tout le territoire, en 2020 et 2021. La seule exception était la parade militaire, à Antananarivo. L’État s’est permis une entorse à la restriction, le 26 juin 2021, à Mahamasina, avec cependant, un accès restreint au stade Barea. Afin d’appliquer la distanciation sociale, le stade Barea n’a été rempli qu’à la moitié de sa capacité. Cette fois-ci, tout a été open. Et la foule a répondu présent. Dès 6 heures et même avant, la queue pour accéder au stade de Mahamasina s’est formée un peu partout dans les quartiers sur les axes des portails. Pour ceux qui voulaient entrer du côté de la Sainte Famille ou du Kianjan’ny Kanto, par exemple, la file allait jusqu’à hauteur du nouveau bureau du ministère de l’Économie et des finances, à Ambatonakanga. A l’opposé, avant d’atteindre le portail en face de l'hôpital Befelatanana et celui attenant au palais des sports, il fallait patienter dans une queue qui courrait jusqu’à Soanierana. À 9 heures, heure du début de la parade militaire, les files pour entrer dans le stade étaient encore longues. Afin de permettre au maximum de spectateurs d'entrer à temps, probablement, l’arrivée du président de la République a été retardée d’une trentaine de minutes. Comme le veut le protocole, le débarquement du Chef suprême des Forces armées donne, en effet, le top départ au défilé. Alors que la parade se déroulait, des gens continuaient à affluer dans le stade. Réservées d’abord aux invités, les chaises à la tribune, laissées vacantes par les absents ou ceux qui ont boudé l’événement, ont finalement été occupées par les spectateurs lambda. Objectifs atteints Les organisateurs de l’événement à Mahamasina ont organisé une tombola. Les tickets ont été distribués à chaque adulte, à l’entrée. Une partie de l’opinion sur les réseaux sociaux a avancé qu’il était question d’encourager l’affluence à Mahamasina. Que les spectateurs allaient venir juste pour tenter leur chance. Seulement, sur terrain, ceux qui ont fait la queue depuis le petit matin étaient là pour assister d’abord à la parade. La foule a crié et applaudi à chaque moment palpitant du défilé. Après deux ans de restriction, plusieurs ont renoué avec l’habitude, voire la tradition d’aller en famille pour regarder le défilé militaire. La plupart ont préparé des encas et déjeuners pour tenir jusque dans l’après-midi et profiter, ensuite, de la prestation des dizaines d’artistes qui se sont succédé sur scène. Après le show militaire qui a pris fin à midi, ceux des artistes ont duré jusqu’à 21 heures. Présent à la parade des Forces de défense et de sécurité (FDS), dans la matinée, le couple présidentiel est retourné au stade en fin d’après-midi, jusqu’en soirée pour assister au «podium». Dans les chefs lieux de région du pays, des parades ont, également, été organisées. Une première, aussi, depuis 2020, début de la pandémie de la Covid-19. Dans certaines collectivités, les nouveaux stades ont été mis à contribution pour accueillir les événements officiels. La liesse populaire s’est, par ailleurs, ressentie dans tout le pays dès la soirée du 25 juin. Les familles ont pu renouer avec la traditionnelle marche nocturne avec des lampions. La vente de pétards et de petits feux d’artifice a même été tolérée. Un moment de convivialité conclu par des spectacles pyrotechniques dans tous les districts du territoire. Permettre à la population de jouir de moments de communion et joie ont été les buts dans l’organisation des festivités de la fête nationale. Objectifs atteints dans l’ensemble. Le temps d’un weekend, une grande partie de la population a mis de côté les soucis qui pèsent sur leur quotidien ces derniers temps, pour se noyer dans la liesse. Le pari était, toutefois, loin d’être gagné d’avance. A Antananarivo, par exemple, bien que des “«podiums» aient été organisés chaque soir, depuis le 20 juin, une certaine sensation d’impassibilité a été ressentie. Plusieurs maisons n’ont même pas hissé le drapeau national. Les soucis du quotidien exacerbés par les longues et multiples coupures d’électricité et d’eau, ont douché l’engouement escompté par les organisateurs, durant la semaine précédant la fête nationale. Il y a eu, toutefois, un renversement de situation, une fois au jour du 25 et 26 juin. La Jirama est tant bien que mal parvenue à éviter les coupures, laissant la population s’immerger dans la fête. Le patriotisme comme vivier de fierté nationale est le thème des festivités d’indépendance, cette année. Deux concepts qu’il est plus que temps d’appliquer au quotidien, par tout le monde et à tous les niveaux afin de sortir le pays du marasme. Afin que les éclaircis du week-end ne soient plus qu’une illusion.
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