Avenir dans le noir


Le président de la République a été on ne peut plus clair hier à Iavoloha lors de la signature des contrats du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Volobe. Les coûts d’achat de fuel lourd qui s’élève à 1.100 milliards d’ariary par an et une dette de 130 millions de dollars ainsi que la vétusté du réseau de distribution sont les causes du délestage qui torture la population. Si ce n’est pas un scoop, c’est la première fois qu’on reconnaît que le problème est plus financier que technique. On a toujours essayé de prouver que le problème n’était une question de gouvernance, une histoire de grosse corruption, un détournement pur et simple de fonds. Depuis des années, on se voile la face, on refuse de révéler la réalités aux abonnés de la Jirama ballottés entre les vrais mensonges et les fausses vérités. Pas plus tard qu’il y a quinze jours, le ministre de l’Energie affirme avoir donné l’ordre à la Jirama de cesser immédiatement le délestage tournant. Qu’un accord a été trouvé avec les pétroliers et que tout a été réglé. Tout le monde était aux anges. Mais le paradis n’a duré que deux jours et revoilà l’enfer du délestage. Pire, il devient de plus en plus tenace avec dix heures de coupure par jour. Et la Jirama avance comme parade une maintenance régulière de son réseau. La ficelle est un peu grosse. On ne coupe pas l’électricité pendant dix heures tous les jours et depuis plusieurs semaines. La solution ne se trouve pas dans cette malhonnêteté vis à vis des abonnés. Elle réside dans la instruction de centrale solaire ou hydroélectrique dans tout le pays. L’erreur a été de ne pas continuer la politique énergétique esquissée par Ratsiraka. Si on a trois ou quatre unités comme Andekaleka, on en aura fini avec le délestage. Avec la dépense en fuel de la Jirama combinée avec sa dette, on pourrait construire facilement plusieurs centrales hydroélectriques. Maintenant tous les projets annoncés appartiennent à des privés et la Jirama continuera à être “un client“ fidèle, solvable envers ses prestataires mais obérée vis à vis de ses clients. Inutile de jouer la victime. Les abonnés boivent la tasse tous les jours et ne demandent qu’un minimum de qualité de service dans la publication des informations. Qu’on cesse de les prendre comme un idiot.
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