Fraude douanière et détournement de deniers publics - Mbola Rajaonah condamné à cinq ans de prison ferme


Le verdict est tombé à l’issue de deux jours d’audiences éprouvantes. L’opérateur économique Mbola Rajaonah est condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement ferme et 27 milliards d’ariary d’amendes. Le verdict est tombé à 5 heures 30 minutes, hier. La présidente de la Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption (PAC), d’Antananarivo, a prononcé la condamnation de Mbola Rajaonah, opérateur économique. L’homme d’affaires est ainsi condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme. Une peine de prison assortie de 27 milliards d’ariary d’amendes. Le procès de l’opérateur économique, ancien proche collaborateur de Hery Rajao­narimampianina, ancien président de la République, a démarré, mardi, autour de 13 heures 30 minutes. Après une suspension d’audience à 23 heures 30 minutes, les débats ont repris, mercredi, en milieu de journée. Elle s’est donc conclue par des condamnations, jeudi à 5 heures 30 minutes. Infraction douanière et détournement de deniers publics, importation sans déclaration de marchandises prohibées et blanchiment de capitaux sont les chefs d’inculpation imputés aux personnes happées dans le procès. Dix-huit accusés et plus de trente témoins étaient à l’affiche pour se succéder devant la barre durant le procès avec comme acteur principal, Mbola Rajaonah. L’audience fleuve qui a duré plus de deux jours concerne deux dossiers qui ont respectivement causé près de 127 milliards d’ariary et un peu de 6 milliards huit cents millions d’ariary, de préjudices à l’État. Des faits qui se sont déroulés sur la période entre 2014 et 2018, selon les éléments du dossier lus au début du procès. Épilogue À l’issue des longues heures d’audience, cinq coaccusés de l’homme d’affaires ont, également, été déclarés coupables. La Cour a, toutefois, été clémente à l’égard de ces «transitaires», en ne prononçant qu’une peine d’un an de prison avec sursis. Ils doivent, néanmoins, s'acquitter, «solidairement», avec Mbola Rajaonah, des 27 milliards d’amendes. Ces cinq personnes sursitaires sont «des transitaires». À s’en tenir au défilé d’accusés qui se sont succédés à la barre, durant la première journée d’audience, il s’agit de transitaires dont le code d’accès individuel permettant l’accès au système douanier a été utilisé «à plusieurs reprises», par l’entreprise de Mbola Rajaonah. Il y a, également, des individus présentés comme transitaires et dépositaires de sociétés dont l’opérateur économique fait partie des associés ou dont son entreprise est la principale collaboratrice. À trois de ces transitaires, la présidente de la Cour criminelle a expressément demandé «êtes-vous le propriétaire de cette société ou un prête-nom?». Dans la liste des accusés qui ont été appelés à la barre au PAC d’Antana­narivo figurent des inspecteurs de la douane. Certains d’entre eux ont été acquittés purement et simplement, et d’autres acquittés au bénéfice du doute. Après trois ans de détention provisoire, d’abord à la maison de force de Tsiafahy et ensuite à la prison de haute sécurité d’Imerintsiatosika, depuis le mois d’avril, Mbola Rajaonah est fixé sur son sort. L’homme d’affaires a été interpellé à Antsahabe, le 13 février 2019. Il a déjà été appelé devant la barre du PAC d’Antananarivo pour une affaire d’émission de chèques sans provision, en juillet 2019. Un dossier sur lequel il a bénéficié d’une relaxe. Ses tourmentes judiciaires ne se sont pas arrêtées pour autant. Après l’épilogue prononcé, jeudi au petit matin, la défense dispose de trois jours pour effectuer un pourvoi en cassation.
Plus récente Plus ancienne