Agroécologie - Futur pilier de l’économie rurale


L’agroécologie se renforce sur l’échiquier de l’économie agricole du pays dans un contexte marqué par la dégradation de l’environnement et le combat contre l’insécurité alimentaire. La journée mondiale de la terre nourricière est célébrée tous les 22 avril de chaque année. Cette fois, les acteurs du développement agricole, en tête desquels se trouvait le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, ont participé à l’événement dédié qui a eu pour thème « La faim justifie-t-elle toujours les moyens ? », abordant les méthodes modernes que l'on est appelé à appliquer dans l’agriculture. Et force est de constater que l’agro­écologie a été au centre des échanges. Aujourd’hui, la deman­de en nourriture augmente exponentiellement alors que la surface exploitable par famille agricole se réduit de génération en génération. De plus, de nombreuses études ont montré l’existence de terres fortement appauvries suite à des pratiques culturales inadaptées comme le Tavy, la déforestation, l’utilisation d’engrais chimiques…Ainsi, la préser­vation de la terre nourricière par la mise à l’échelle de l’agroécologie est devenue un enjeu central pour l’économie et l’autosuffisance alimentaire à Madagascar. « La diffusion des techniques de production agroécologique est une voie porteuse d’espoir pour la production agricole. Ce concept se décline en une pratique qui est actuellement fortement recommandée », a souligné le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy Ramilison, puisque son adoption et son application permettent de produire en quantité et en qualité de manière pérenne, e t de protéger les ressources en terre, en eau, en forêt pour garder en équilibre l’écosystème afin de produire d’une manière durable pour les générations futures. Le membre du gouvernement a également incité tous les acteurs à privilégier la réflexion collective et à chercher, et à renforcer les mécanismes de soutien aux exploitations familiales qui représentent plus de 80% de nos systèmes de productions agricoles et d’être rationnel dans l’exploitation des res­sources naturelles pour que les générations futures puissent bénéficier de ces res­sour­ces en terre, en eau et en forêt. Forte mobilisation À noter qu’avant la rencontre de ce vendredi, un colloque national sur l’agroécologie s’est tenu le 19 avril 2022 à l’Hôtel Carton Anosy, sous l’égide du même ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, sous le thème : « L’ Agro­écologie au cœur du développement à Madagascar : sa mise à l’échelle et sa place dans l’atteinte des objectifs de sécurité alimentaire et d’adaptation aux changements climatiques ». Ce colloque a permis de mobiliser les parties prenantes et de renforcer les connaissances pour mieux responsabiliser les producteurs en produisant collectivement des données et des preuves sur leurs propres pratiques. Il s'agissait aussi de définir les défis majeurs sur la mise en œuvre de la technique agroécologique et de capitaliser les expériences acquises afin d’accroître l’efficacité et l’efficience des futurs investissements et projets dans l’agroécologie. Il a aussi été souligné que la filière constitue le futur pilier de l’économie rurale de Madagascar. À travers les témoignages et les échanges, les avantages dans la pratique des méthodes agroécologiques, les blocages rencontrés par les agriculteurs ainsi que les problématiques et solutions proposés par les acteurs ont été au menu des assises. Par ailleurs, les défis majeurs pour sa mise à l’échelle à Madagascar ont été identifiés tels que la digitalisation, la vulgarisation, la mécanisation, l’augmentation du nombre de personnes capables de diffuser la technique, la formation et la mise en place de référentiel et l’intégration de l’entrepreneuriat. « L’introduction de la technique agroécologique prête vraiment à l’optimisme », a commenté un participant qui a donné en exemple les réalisations à Sampona, dans le district Amboasary Atsimo de la région Anosy, où un site agroécologique de 5 hectares a été installé par la population à travers le programme DEFIS, financé par le FIDA, avec le concours du FAO et du PAM. Grâce à l’application des pratiques agroécologiques, le Sud, longtemps synonyme de famine, de climat sec et aride, est en passe de se transformer en verdure et redimensionne son secteur primaire. En promouvant l’adaptation au changement climatique, l’atténuation de ses effets et en améliorant la résilience des exploitants familiaux touchés par la famine, l’agroécologie a contribué à la production et la consommation d’aliments nutritifs et sains et stimulé les économies et les marchés locaux. Une démarche vers l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et la modernisation du secteur agricole, tout en assurant la gestion durable de nos ressources naturelles.
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