Transports aériens - Air Madagascar attend son directeur général


Avril touche déjà à sa fin. Selon des indications antérieures, le nouveau directeur général d’Air Madagascar devrait être connu ce mois-ci. En attendant le contenu du business plan des réformes. Rien ne presse. Avec la fermeture «herméti­que» des frontières aériennes, le cas de la nomination du directeur général d’Air Madagascar passe au second plan. Pourtant, le cabinet d’audit et de conseil qui a passé au peigne fin les dossiers de candidature, a été enjoint par les autorités de tout boucler au mois d’avril. Pour le moment, aucune indication dans ce sens n’a été confirmée ni infirmée. À moins que le Conseil des ministres de demain ne décide en conséquence. Ce qui n’est pas à exclure. L’État étant l’actionnaire majoritaire. Son feu vert sera indispensable. Le poste est vacant depuis le 17 septembre 2019 suite à la démission du titulaire au poste, Besoa Razafi­maharo, un enfant de la « maison » attaché à ce qui était le porte-étendard de l’économie nationale. La fierté nationale. Son départ a été « avalisé à contrecœur », si l’on peut dire, par Air Austral, détenant 45% du capital à l’époque du « Parte­nariat stratégique » entre les deux compagnies. Une coopération censée être mutuellement avantageuse mais qui n’a pas pu décoller comme ce qui a été convenu dans le « plan de vol ». Bénie par des caciques du HVM, elle a déplu aux nouveaux dirigeants issus des élections de 2018. Deux options Avec amertume, dépit, ironie et désinvolture, Marie Joseph Malé, directeur général d’Air Austral avait déclaré dans un magazine spécialisé: « Puisqu’ils veulent plus d’autonomie, quelque chose de plus prestigieux et d’ambitieux, puisqu’il faudrait garantir le versement des 25 millions de dollars restants, nous leur avons demandé de recapitaliser la compagnie, quitte à perdre notre part dans l’actionnariat ». Plus tard, Air Austral a fini par tout abandonner. Et la Cnaps a fait son entrée dans « la danse des vautours », autour des carcasses désossées d’Air Madagascar. Aussi, le futur directeur général, à part les qualités managériales basiques, devra gérer deux options. D’abord, la quête d’une nouvelle formule de partenariat suivant les directives du business plan, dont la publication a été annoncée sous quinzaine par le ministre du Tourisme, des transports et de la météorologie, Joël Randriamandranto, lors de la réouverture de Nosy-Be aux trafics aériens internationaux , le 1er octobre dernier. Une piste avec le géant africain Ethiopian Airlines a été évoquée avec insistance par la presse internationale. Mais aucune suite n’a été donnée à cette perspective. Des spécialistes de l’aéronautique civile ont toujours estimé « qu’Air Madagascar a besoin de s’allier avec un requin du ciel pour la prendre sous ses ailerons. Afin d’affronter dans les meilleures conditions les multiples défis de la mondialisation des transports aériens ». Mais ceux-ci sont aujourd’hui plombés par la pandémie du coronavirus. Ce qui explique, en partie, ce statu quo pour Air Madagascar. En outre, celui ou celle qui sera aux manettes aura la lourde tâche de se débarrasser du fardeau de deux Airbus, principales « pièces » de la flotte. Désuets, dépassés par le temps et l’avancée technologique, budgétivores à l’entretien et bouffeurs de carburants . Ils étaient à l’origine de l’amende de 46 millions de dollars, infligée par le Tribunal de commerce de Paris à Air Madagascar sur le conflit l’opposant à Air France, à cause d’une vraie-fausse location-vente des ces deux poubelles volantes. En fait, il faudra du courage, de l’audace, sinon de la témérité, de la clairvoyance et de l’imagination pour remettre Air Madagascar sur l’orbite du succès. Des qualités qui n’incombent pas au seul directeur général. Mais à tous les décideurs.
Plus récente Plus ancienne