Conjoncture - Les PME demandent plus de soutien


Les PME se disent impactées par la situation sanitaire actuelle. Des petits entrepreneurs estiment que le report du paiement des impôts devrait être plus important. DÉSARROI. Des micros, petites et moyennes entreprises estiment que les décisions qui sont sorties du dialogue entre le gouvernement et quelques représentants du secteur privé ne prennent pas en compte leur situation. Le report du paiement des impôts vers la fin de l’année, même au-delà, est évoqué. «Je travaille pratiquement au jour le jour. L’arrêt de travail de quinze jours est préjudiciable pour mon activité. Il me faudra au moins trois mois pour redresser la barre car il faut payer plusieurs charges dont le salaire des employés», indique une femme qui travaille dans la restauration en ligne et qui emploie deux personnes. Elle estime qu’il serait plus raisonnable de reporter le paiement des impôts vers la fin de l’année. Viviane Rahariniaina, une entrepreneure dans le BTP à Toama­sina vit également mal le confinement. «Tous les chantiers sont à l’arrêt actuellement, lance-t-elle. Je peux encore payer mes employés ce mois de mars mais si la situation perdure, ce sera très difficile». Cette entrepreneure avance qu’il faudrait pousser le report au-delà de la fin de l’année. «Il y a des entreprises qui connaissent des périodes mortes. C’est le cas justement du BTP à Toamasina de janvier à mars à cause de la pluie». Son entreprise compte une dizaine de salariés fixes et un peu moins d’une trentaine sur ses chantiers actuellement. Fihariana Mitantsoa Randrianari­vony qui évolue dans la communication et l’évènementiel va plus loin en appelant à une exonération totale d’impôt pour les entreprises qui réalisent moins de 200 millions d’ariary de chiffres d’affaires pour qu’elles puissent redémarrer. «Les charges des PME sont importantes à leur échelle. Une suspension des activités nuit gravement à leur santé financière. Un arrêt d’un mois peut nécessiter un réinvestissement», soulignet-il en ajoutant qu’un crédit à taux zéro à la relance serait le «bienvenu». Mitantsoa Randrianarivony emploie une dizaine de personnes. Les MPME constituent un tissu économique qui gagne de plus en plus d’importance dans le pays à l’image du programme présidentiel Fihariana qui leur est destiné. D’après une source au sein du programme, le paiement des mensualités pour les bénéficiaires sera ajourné. La source ne pouvant encore donner de précision sur les modalités du report. Parmi les mesures prises lors de la rencontre entre le secteur privé et le gouvernement figure le report du paiement de l’impôt synthétique au 15 mai et celui de l’impôt sur le revenu au 30 juin. Cette mesure a été décidée par le président de la République pour préserver les emplois. Les entreprises de toute taille s’accordent à dire que cela sera difficile à réaliser au-delà d’une certaine durée. Les yeux du secteur privé sont donc rivés sur l’évolution de la situation sanitaire dans le pays. Un prolongement de l’état d’urgence mettrait un sacré coup d’arrêt à diverses activés économiques en plus du secteur du tourisme totalement en berne.
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