Agriculture - Un riz à haut rendement à Behenjy


L’augmentation de production est palpable pour vingt-deux sites des Hautes terres centrales testés au P-dipping. Une solution à adopter pour assurer l’autosuffisance alimentaire. Augmenter le rendement rizicole grâce à l’amélioration variétale. C’est ce qui résume la technique P - Dipping dans le cadre du projet Fy vary, un projet financé par le JICA. Le gain de production dans le cadre de cette nouvelle technique serait considérable surtout au niveau des Hautes terres centrales. « J’ai essayé la technique et sur 3m2 de terre, on peut avoir trois kilos de rendement. Alors que pour l’ancienne technique, on n’avait eu que 2 kg à 2,5 kg », indique Nivo Mampionon-draibe, une agricultrice dans le fokontany d'Ambohikambana Behenjy. D’après la recherche menée par des jeunes chercheurs malgaches issus de la FOFIFA en étroite collaboration avec des chercheurs japonais, sur cinq-cents variétés étudiées, quatre nouvelles variétés de riz ont été découvertes dans le cadre du P-dipping. Avec la nouvelle technique, le cycle de développement est court, entre autres, elle accélère la croissance initiale du riz ainsi que la date de floraison. « Pour l’ancienne technique, le moisson se fait sur six mois, alors que pour la nouvelle technique on pourrait avoir un rendement tous les trois à quatre mois », explique Nivo Mampionondraibe. Production en hausse La simplicité de la technique permet son imprégnation au niveau des paysans et agriculteurs des sites pilotes. Elle essaie d’apporter une solution aux sols rizicoles du pays connus pour leur déficience en phosphore. Elle consiste à imprégner les racines de riz avec le mélange d’engrais phosphaté. Le repiquage se fera avec les riz imprégnés du mélange. En termes de production et durant la phase de recherche, entre novembre à avril 2020, sous de conditions plus froides, à Behenjy et Ambohibary, l’augmentation de la production est de 20% à 30%. Sous de conditions plus chaudes des basses altitudes telles que Ankazomiriotra, l’augmentation de production est en moyenne de 10%. Six communes rurales pourront en bénéficier, dont la commune rurale Ambohibary, Antanifotsy, Behenjy, Faratsiho, Betafo, Ankazomiriotra. Elles ont été sélectionnées au hasard. La technique est efficace avec une petite quantité de phosphore appliquée dans les sols déficients en phosphore à Madagascar. Elle limite les effets du stress dû au froid en raccourcissant la durée de croissance et limite le stress dû à l’inondation en accélérant la croissance initiale. Elle est rentable et adaptée aux stress climatiques. « Le changement climatique a un grand impact sur le calendrier cultural. Cette année, on a remarqué une saison de pluie tardive. Il est important qu’on puisse adapter la technique rizicole, notamment sur les hauts plateaux où le cycle cultural est très dépendant de l’arrivée de la pluie. Il faut raccourcir le cycle de production tout en maintenant, voire améliorant la productivité. Et c’est le défi et l’objectif posé pour les chercheurs», souligne Fanomezantsoa Lucien Ranarivelo, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
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