Championnat de karate en Afrique du Sud - Le Malgache Hilalane Vavara veut écrire son histoire


. Vous êtes invité à participer au prochain championnat d’Afrique de karaté en Afrique, comment et pourquoi ?

Effectivement mon club d’origine, le Goju-Kai Karaté-Do de Cape Town, m’a informé que les championnats d’Afrique Sud de karaté auront lieu à Cape Town, les 25, 26,27 avril. Et d’après les dirigeants de mon club, cette compétition servira de tremplin pour les qualifications aux Jeux Olympiques du Japon de 2020 et au 8e Championnat du monde de Tokyo, en 2021. Mais même si je suis rentré au pays depuis quelque temps car mon père, ayant pris sa retraite, n’est plus en poste à l’ambassade de Madagascar à Cape Town, je suis resté en contact avec mon club d’origine, ce qui explique et justifie cette invitation.

. Quels sont les bons souvenirs que vous gardez de ces jeunes années, passées dans le club Goju Kai de Cape Town ?

Je n’avais que dix mois, lorsque jai débarqué en Afrique du Sud avec mes parents et j’ai commencé à pratiquer le karaté au Goju-Kai Karaté-Do de Cape Town à 4 ans et demi. Le choix du karaté est peut-être inné car je l’ai puisé sûrement dans le sang chaud des Tuléarois, spécialement de mon clan Tandrokas pour leurs instincts guerriers. À partir de là, j’ai toujours été sélectionné pour représenter mon club, lors des championnats de karaté qui se sont déroulés périodiquement en Afrique. Grâce à mes prestations, mon club a décidé de me sélectionner en tant que membre de l’équipe sud-africaine pour le championnat du monde de karaté en Inde, en décembre 2013, où j’ai gagné deux médailles, une d’argent au Kata individuel et une de bronze au Kumité. J’étais également sélectionné au 7e Championnat du Monde de Karaté-Do qui a eu lieu à Vancouver (Canada) en septembre 2017. À cet évènement, j’ai gagné trois médailles, une de bronze au Kata individuel et deux d’argent, l’un avec l'Unisson Kata et 1’autre au Kumité. Durant ma carrière au sein de mon club, j’ai récolté au total 25 médailles : trois tous styles confondus, 4 régionales, 13 nationales, 5 internationales. Je suis actuellement certifié au rang de Junior Sho Dan (1er Dan) dans le «Goju-Ryu» Karaté-do à Tokyo-Japon depuis le 5 octobre 2018.

. De votre côté, vous attendez-vous à réaliser une performance ?

Exactement ! Je croise les doigts car ce sera le résultat d’un gros travail accompli et préparé depuis longtemps, depuis Madagascar. Je m’entraine avec l’aide de mon père, cinq fois par semaine, il est en même temps mon sparring-partner. Dans notre maison de Besasavy, il a transformé une chambre en Dojo pour que je puisse me préparer convenablement à ce championnat. Durant ce sommet national, il faut marquer des points pour accéder au tournoi de qualification de Tokyo. Les athlètes, eux, souhaitent devenir champions d’Afrique du Sud, ce qui est normal pour un compétiteur. L’important est de faire une compétition de plus, de s’adapter et de progresser en vue du tournoi de qualification olympique au Japon.

. Vous sentez-vous à l’aise en représentants un pays autre que le vôtre dans un grand évènement sportif ?

Sur ce point, je dois être honnête. Le club dont je faisais partie est sud-africain. J’ai eu l’opportunité de participer deux fois au championnat du monde, en tant que membre de ce club qui représente l’Afrique du Sud. Mais à deux reprises lors de la remise de médaille, j’ai eu des frissons quand mes coéquipiers ont recouvert mes épaules du drapeau sud-africain afin que je puisse le brandir. Et je me souviens que lorsque l’hymne national sud-africain a retenti en mon honneur, j’ai pleuré en pensant à Madagascar et Toliara. Car malgré tout, je suis Malgache et Tuléarois d’origine et je suis fier de ma prestation réussie en Inde et au Canada.

. Auriez-vous le même sentiment si vous étiez sous les couleurs du pays Arc-en-ciel aux JO du Japon ?

Cette question est embarrassante car, avant tout, le chemin qui mène vers les Jeux olympiques de Tokyo est difficile, mais pas insurmontable. Représenter son pays aux JO est un honneur pour un athlète et également pour son pays d’appartenance. Pour mon cas, mes exploits en Afrique du Sud et dans les mondiaux ont été relayés par la presse malgache à l’époque, et j’ai même été la fierté du pays. Quand j’étais encore à Cape Town et même quand je suis rentré à Madagascar, depuis deux ans, la Fédération Malgache de Karaté ne m’a jamais contacté pour un éventuel regroupement de l’équipe nationale. Et comment voulez-vous que je refuse si mon club d’origine envisage de me sélectionner pour représenter l’Afrique du Sud à l’occasion d’un grand événement sportif mondial. Je ne vais pas laisser passer une telle opportunité pour ma carrière sportive. Toutefois représenter Madagascar a toujours été mon rêve d’enfance et j’adresse aux dirigeants de la FMK, au ministère de la Jeunesse et des sports ma disposition à me dévouer corps et âme pour défendre les couleurs et l’honneur mon pays.  
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