PACTE NATIONAL SUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE - La BAD et le FIDA accordent une enveloppe de 534 millions de dollars


Le Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture de Madagascar convainc la BAD et la FIDA. À l’issue d’un conseil présidentiel durant le sommet de Dakar, les deux entités se sont engagées à octroyer une enveloppe d’un total de 534 millions de dollars. Éliminer l'extrême pauvreté, la faim et la malnutrition en Afrique, d’ici 2023. Tel est l’objectif global du sommet des chefs d’État et de gouvernement sur l’alimentation et l'agriculture, à Dakar. Dans cette optique, chaque pays du continent se doit d’avoir un “Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture afin de stimuler l’action et d’obtenir des résultats à grande échelle pour atteindre les objectifs d’autosuffisance alimentaire”, selon les explications. Le Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture de Madagascar est le dossier majeur dans l’escarcelle de la délégation malgache présente au sommet de Dakar. Un dossier mis en avant par Andry Rajoelina, président de la République, pendant le conseil présidentiel qu’il a présidé durant l’événement qui se tient dans la capitale du Sénégal. De prime abord, les arguments mis en avant par le locataire d’Iavoloha ont convaincu la Banque africaine de développement (BAD), et le Fonds international de développement agricole (FIDA). Selon les informations qui ressort de ce conseil présidentiel de mercredi, la BAD et le FIDA se sont “engagés”, respectivement, à contribuer à hauteur de 334 millions de dollars pour la première et 200 millions de dollars pour le second, “pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire de Madagascar, à travers la mise en oeuvre son pacte national pour l’alimentation et l’agriculture”. Ce qui fait un total de 534 millions de dollars. Augmenter le rendement de chaque agriculteur est l’un des points soulignés par le président de la République, pour vaincre l’insécurité alimentaire et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Un argument qu’il a soutenu dans sa prise de parole lors du panel des chefs d’État à Dakar. “(...) j’ai tenu à rappeler les actions lancées par l’État pour abattre la faim dans notre pays”, est la première partie d’un tweet du locataire d’Iavoloha sur le conseil présidentiel. Il a ainsi exposé à ses interlocuteurs les actions étatiques pour augmenter le rendement des agriculteurs. Le soutien à l’accès aux intrants agricoles et la mise à disposition des terres sont en première ligne. La dernière décision dans ce sens a été actée durant le conseil des ministres du 11 janvier. Il s’agit du Programme de distribution de sulfate d’ammonium (PDSA). Action Le PDSA consiste en la distribution d’engrais mélangés avec du NPK dans onze régions, pour la saison 2022 - 2023, dans l’optique d’augmenter le rendement rizicole jusqu’à 5 tonnes par hectares. Durant la réunion qu’il a présidée au sommet de Dakar, Andry Rajoelina a aussi expliqué les tenants et aboutissants du projet Titre vert et la mise à disposition de terres agricoles aux agriculteurs, par le biais des certificats fonciers. De même pour la conjugaison de la politique agricole à Madagas­car, avec celle de l’industrialisation. La communication qui découle du conseil présidentiel, à Dakar, rapporte qu’il a été expliqué aux partenaires multilatéraux que “le programme ODOF [One district, one factory] est effectif avec la dotation aux paysans d’unités semi-industrielles pour leur permettre de transformer dans leurs propres localités leurs produits agricoles”. La mise en place de l’usine NUTRISUD, en renfort à la lutte contre le kere dans le Sud, a aussi été soulignée. Rétablir le statut de Madagascar en tant que grenier à riz de l’océan Indien et de l’Afrique de l’Est est, par ailleurs, l’autre ambition affirmée par Andry Rajoelina durant le conseil présidentiel qu’il a présidé. “Madagascar a été le grenier à riz de l’Afrique de l’Est, et j’entends rendre ce statut à notre pays”, est la deuxième partie du tweet du locataire d’Iavoloha, en rapport à ce conseil présidentiel. Le sommet de Dakar concède que les défis affirmés, les objectifs escom-ptés, ne pourront être concrétisés sans la conjugaison de la volonté politique et des financements des partenaires bilatéraux, multilatéraux et privés. Dans ce sens, la Grande île a profité du sommet de Dakar pour mettre l’accent sur les projets agro-alimentaires d’envergure. Aussi, elle lance un appel aux investisseurs privés, “assurant de la disposition de l’État à les accompagner”. L’engagement de la BAD et du FIDA, pour une enveloppe de 534 millions de dollars est un signal encourageant qui pourrait en attirer d’autres et stimuler les investissements privés. Seulement, les modalités de décaissement de ces financements ne sont pas encore indiquées. Akinwumi Adesina, président de la BAD, lui-même, dénonce ce qu’il qualifie de “mégawatts de déclarations d’intention et zéro action”, pour les projets à mener en Afrique, notamment, dans le domaine de la résilience et l’autosuffisance alimentaire. En ouverture du sommet de Dakar, Akinwumi Adesina a clamé, “il est grand temps d’agir”. Par action, il entend la mise œuvre des politiques étatiques et le décaissement des financements des partenaires, dont la BAD.  
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