Conjoncture - L’OMC-national en réunion de crise


Conduit par le Premier ministre, l’OMC au niveau national s’est réuni, à Mahazoarivo, hier. Les dossiers brûlants ont été passés en revue. Une situation tendue. Telle pourrait être la formule la moins alarmiste pour résumer la conjoncture sociale actuelle, au point que Chris­tian Ntsay, Premier ministre, a convoqué une réunion de l’Organe mixte de conception (OMC), hier, au palais d’État de Mahazoa­rivo. Les dossiers chauds de ces derniers jours y ont été passés en revue. Face à la presse à l’issue de la réunion, le locataire de Mahazoarivo s’est montré ferme face aux différents foyers de tension qui secouent le pays. Ses premiers mots ont été adressés à la classe politique. Sou­lignant que la population sort à peine d’une longue crise sanitaire, il ajoute qu’elle mérite de vivre dans une conjoncture apaisée. Christian Ntsay lance alors, que l’OMC n’hésitera pas à sévir contre tout acte de déstabilisation, voir de sédition. Au-delà de la politique, cependant, la tension latente, palpable au sein de la société est due aux différents problèmes que les citoyens rencontrent au quotidien. Le Premier ministre l’a souligné. Les ménages peinent à se relever de la guerre contre la Covid-19. Aux séquelles de la crise, pourtant, viennent se greffer d’autres maux. « L’émeute », faisant suite à la colère des étudiants de l’université d’Antsiranana, dans la nuit de lundi, indique que la conjoncture actuelle est crisogène. À Antsiranana, les étudiants, exacerbés par la pénurie d’eau et les coupures intempestives de l’électricité ont laissé éclater leur colère. Mesures Hier, le chef du gouvernement a demandé aux responsables de prendre les mesures nécessaires pour éviter les débordements et la destruction des biens publics. Que les Forces de défense et de sécurité (FDS), sont disposées à leur prêter main forte pour la sécurisation des sites universitaires, si nécessaire. La semaine passée, des villageois du Fokontany d’Amparihibolana, à Besakay-Ambatondrazaka, ont pris à partie des gendarmes et des agents forestiers venus déloger des squatteurs soupçonnés de défrichement dans une aire protégée. Un des gendarmes a perdu la vie suite à une rixe avec les villageois. Un acte considéré comme un outrage à l’autorité de l’État. S’ensuivit une vague d’arrestation massive. Pour l’heure, la réponse étatique face aux foyers de tension est « la répression ». Ces sujets crisogènes ont, cependant, des causes sociales. Elles nécessitent des solutions sociales de la part de l’État. Sans une proposition d’alternative de subsistance, par exemple, les autorités n’en finiront pas de batailler avec les squatteurs d’aires protégées. Pareillement, les robinets à sec et les coupures d’électricité mettent les usagers à bout de nerf. La hausse en traînée par la réforme du mode tarifaire de la Jirama a été le coup de grâce. Durant la réunion d’hier, le Premier ministre a demandé au directeur général de la Jirama, spécialement convié pour l’occasion, d’appliquer stricto sensu et dans les plus brefs délais, les directives présidentielles quant au retour à la normale de la facturation. Qu’une communication claire y afférente doit être adressée à la population. Une absence a été remarquée à la réunion d’hier, celle du ministre de l’Énergie. Outre ceux chargés de la Défense et de la sécurité, tous les membres du gouvernement concernés par les dossiers brûlants à l’ordre du jour, ont été conviés à Maha­zoarivo. Madagas­car doit encore rester sur ses gardes pour éviter une deuxième vague de forte propagation au coronavirus. Ce qui a amené l’OMC à demander au ministère de la Santé publique d’accélérer la recherche de solution quant au bras de fer qui l’oppose au syndicat des paramédicaux.
Plus récente Plus ancienne