ASSEMBLÉE NATIONALE - Les députés plébiscitent le projet de loi de finances 2023


Pratiquement à l’unanimité, les membres de l’Assemblée nationale ont voté le projet de loi de finances 2023, sans aucun amendement, hier. L’affaire a été bouclée en quatre heures. Quatre-vingt-treize sur quatre-vingt-quinze. Tel est le score affiché au tableau de l’Assemblée nationale, hier, en fin d’après-midi. Il s’agit du nombre des députés à avoir voté pour l’adoption, sans amendement, du projet de loi de finances 2023. Contrairement à la séance de présentation générale du texte budgétaire, mardi, durant laquelle elle a été bousculée par l’opposition, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des finances, a passé une journée relativement soft, hier. La seule épreuve à laquelle le grand argentier de l’État et son équipe ont dû faire face, hier, est probablement celle de la patience. Une fois de plus, le rendez-vous à la Chambre basse a été décalé de plusieurs heures. Seulement, après plus d’un an au sein du gouvernement, la ministre Rabarinirinarison n’a, visiblement, plus sourcillé face à ces retards récurrents. Selon les explications, la rédaction du rapport des deux jours et demi de travaux de commission qui s’est conclue tardivement, mercredi, est la raison du coup d’envoi retardé de la séance plénière d’hier. Prévu à 10 heures, les débats n’ont alors démarré qu’à 12 heures 30 minutes. La situation s’est ensuite rapidement décantée puisqu’il n’a fallu aux députés que quatre heures, en tout et pour tout, pour adopter le projet de loi de finances 2023. Après de longues minutes pour la lecture du rapport des travaux de commission qui fait trente-six pages, les prises de paroles des députés n’ont, visiblement, été qu’une formalité. À part, la députée Eléonore Johasy, élue à Vangain­drano, probablement. Elle a demandé qu’un amendement soit apporté au texte budgétaire. Elle a requis qu’au même titre que “les écoles confessionnelles désintéressées”, les écoles privées n’ayant pas de but lucratif bénéficient, également, d’une exonération de l’impôt sur le revenu (IR). Décaissement progressif L’amendement proposé par la députée de Vangain­drano durant la séance plénière n’a, cependant, pas été retenu par ses pairs. Au regard de l’attitude et de la grogne de la plupart des membres de l’institution de Tsimbazaza, la grande majorité n’avait plus la tête à débattre. Cette immense majorité n’attendait plus que le moment du vote, pour en finir avec l’étape de l’adoption du projet de loi de finances. Pour la première fois depuis le début de cette deuxième session parlementaire, également désignée comme “session budgétaire”, pourtant, l’Assemblée nationale était presque à guichet fermé. Presque les deux tiers des députés ont été présents, du moins, durant le vote du texte. Même la ligne d’opposition au sein de cette institution a été relativement timorée. Mardi, le député d’opposition Fidèle Razara Pierre, a hurlé contre le grand argentier de l’État, au motif qu’elle aurait menti sur le moment du dépôt du projet de loi de finances 2023, à la Chambre basse. Hier, il a été moins bruyant en posant une question sur ce qui est prévu dans le texte budgétaire pour le financement d’autres élections, à part l’élection présidentielle. Sa question n’a pourtant pas eu de réponse. Le fait qu’il soit membre de la commission finances et budget, et ait pris part aux travaux de commission pourrait expliquer cette attitude. Cinquante-et-un députés ont pris part aux travaux de commission sur le texte budgétaire, en tant que membre des commissions concernées, ou comme observateurs. Après deux jours et demi de cogitation, aucun amendement n’a été apporté par les élus. Ceci bien qu’une kyrielle de remar­ques et de questions, ait été posée. La séance plénière n’a fait que s’y aligner donc. Un des points ayant fait l’objet de remarques et de questions durant les travaux de commission concerne le financement de la construction de l’autoroute Antananarivo - Toama­sina. Cette question sur le financement de ce projet d’autoroute entre la capitale et la ville du grand port a été posée durant la séance plénière, également. En réponse, la ministre de l’Économie et des finances a expliqué que l’État décaissera 100 milliards d’ariary pour ce projet, en 2023. Une somme à laquelle viendra s’ajouter un financement extérieur. Selon le projet de loi de finances 2023, près de 200 millions de dollars seront octroyés par l’Afrexim Bank pour la construction de l’autoroute Antananarivo - Toamasina. À la lecture du rapport des travaux de commission, les techniciens du ministère de l’Économie et des finances ont expliqué que le décaissement de ces 200 millions de dollars se fera progressivement, jusqu’en 2025. Une des questions posées par les députés durant ces travaux de commission concerne aussi, l’exemption de droits et taxes pour l’importation des véhicules électriques ou hybrides. Une initiative jugée inopportune “en raison de l’absence d’infrastructure d'accompagnement”. Au regard des explications inscrites dans le rapport des travaux de commission, les Tuc-tuc et motos à moteur électrique ou hybride seraient les principales cibles de cette initiative, pour l’heure. L’idée serait de réduire la consommation en carburant de ces véhicules qui pullulent dans tout le pays et qui sont parmi les plus pollueurs. L’Assemblée nationale a donc tranché. La balle est maintenant dans le camp du Sénat.
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