Témoignage - Une victime de viol sort de son silence


Dénoncer un viol s’avère compliqué pour la majorité des victimes. Fanja, violée par son oncle lorsqu’elle était âgée de 21 ans, a préféré garder pour elle ce secret pendant plusieurs années. « Je n’osais pas en parler, car je craignais la réaction et les jugements des autres, surtout, celle de ma mère. J’avais aussi honte de moi», raconte-elle. Cet oncle, un richard qui finançait l’achat des médicaments de sa mère, victime d’une maladie dégénérative, lui faisait croire qu’il s’agissait d’un acte consentant. « Il me bloquait les mains, le corps. Je le repoussais de toutes mes forces. Il ne s’est arrêté que lorsqu’il a vu que je pleurais», détaille la victime. Pendant une dizaine d’années, elle a souffert des blessures psychologiques causées par ce viol. « Chaque fois que je le voyais, je tremblais de peur, d’horreur. Malheureusement, je ne pouvais pas lui échapper », enchaîne Fanja. Cette victime de viol n’a décidé d’en parler que dix ans après. L’histoire, elle l’a partagée à ses amis très proches, au tout début. « Je ressentais le besoin de la partager. Cela me faisait du bien. Plus tard, je l’ai raconté à ma mère. Sa réaction m’a offensée. Elle n’en voulait même pas à cet oncle », regrette-t-elle. Beaucoup croient encore que les femmes victimes de viol sont quelque part responsables de ce qui leur arrive.
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