Antananarivo - Tension autour d’un corps suspect


Un énième décès suspect de peste vient chambarder le calme à Antananarivo-ville. La famille de la victime, réticente, a créé le trouble dans un hôpital, hier. Négociation non fructueuse dans un grand hôpital d'Anta­nanarivo. Les huées de la famille d'une femme décédée dans le centre hospitalier universitaire Gynécologie-obstétricale de Befelatanana (CHU GOB) ont surpris ceux qui étaient présents sur les lieux, hier soir. Elle réclamait la dépouille. Le personnel du ministère de la Santé ayant fait la constatation post mortem lui a interdit formellement. « Elle était une pestiférée, selon le test de diagnostic rapide effectué. Elle doit donc être enterrée immédiatement dans une fosse commune, au plus tard six heures après l'heure du décès pour éviter la propagation de la bactérie », expliquent les médecins. La famille ne voulait rien savoir. Pour elle, cette femme n'a pas succombé à la peste. « Elle a été admise ici à cause d'un cancer du col de l'utérus et non la peste », aurait-elle souligné. Le personnel de santé n'a pas pu empêcher les proches de la défunte d’emmener le corps. « Nous avions fait appel aux forces de l'ordre, mais il paraît qu'elles étaient encore occupées à d'autres tâches. Les proches de la victime l'ont donc emmenée chez eux à Tanjombato », précise un responsable de l'hôpital. Les médecins préviennent. Toutes les personnes touchant ce corps pourront contracter la bactérie. Cas émergents Les agents du Bureau municipal de l'hygiène de la Commune urbaine d'Antananarivo, chargés de l'inhumation, étaient encore à Anjanahary, pour l'enterrement d'un enfant décédé à l'hôpital des enfants à Ambohimiandra, suite à la maladie de peste, quand ce problème s'est produit. Deux personnes ont donc probablement perdu la vie à cause de la peste au niveau des hôpitaux d'Antananarivo-ville, hier. Le premier à Ambohimiandra et le second,  à Befelatanana. On ignore, jusqu'à hier, comment cette femme cancéreuse a pu contracter la bactérie de peste. Depuis dimanche, aucun cas de décès n'a été répertorié dans la ville. Au niveau des hôpitaux, le nombre de malades admis et traités a connu une baisse. Ces cas exposent à nouveau au grand jour la crainte de la propagation de l'épidémie. « Il est difficile de dire que l'épidémie est maîtrisée, malgré la baisse des malades admis dans des hôpitaux. Malheu­reusement, il y a toujours des cas émergents. Et c'est inquiétant », confie un médecin. La vigilance ne devrait pas baisser. Ceux qui présentent des symptômes comme une forte fièvre, la fatigue, les frissons, les douleurs thoraciques, les toux accompagnées de crachat strié de sang ou pas, doivent immédiatement rejoindre une formation sanitaire pour contrôle. La peste se soigne si elle est prise en charge à temps. Soixante-dix sept malades de peste en ont été guéris, et huit cent quatre vingt depuis le début de la saison, selon le bilan du ministère de la Santé publique rédigé par le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) à la date du 25 octobre. Le nombre des cas de décès reste inchangé dans ce dernier bilan, cent vingt quatre. Miangaly Ralitera
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