SÉCURITÉ SANITAIRE - Sonnette d’alarme sur la vente illicite des médicaments


L’achat des médicaments chez les non professionnels est dangereux. Les pharmaciens invitent la population à se fier à leurs expertises Énième avertissement des pharmaciens. L’achat des médicaments en dehors des officines s’avère dangereux. « Il y a de nombreux risques dans la consommation des médicaments vendus comme des petits pains. Il faut, de ce fait, consulter les professionnels dédiés dans la préparation et la vente des médicaments », informe Faly Rakotoson, pharmacien et membre du bureau de l’ordre des Pharmaciens. C’était au jardin d’Antaninarenina, samedi, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des pharmaciens. L’achat des médicaments chez les non professionnels est cité comme facteur de la résistance aux médicaments. « Un simple commerçant va garantir la guérison de son client avec deux comprimés d’antibiotiques. Mais cette dose ne suffira pas. Les antibiotiques doivent être pris durant au moins cinq jours pour tuer les bactéries. En ne consommant que deux journées les antibiotiques, si la maladie réapparaît, le malade va devoir acheter des médicaments qui coûteront dix fois plus cher, car les bactéries vont devenir résistantes aux antibiotiques dont la dose n’a pas été respectée. Il lui faudra des antibiotiques plus forts », explique ce pharmacien. Tsirahonana Rakotoarisoa, vice-président du syndicat des pharmaciens, évoque des faits encore plus troublants. « Une investigation effectuée par un laboratoire, lorsque nous étions encore étudiants, a révélé que certains de ces médicaments vendus illicitement ne contenaient pas de molécules actives. Cela va aggraver la maladie», alerte cette source. Protection de la population Les pharmaciens regrettent le fait que les autorités restent bras croisés, devant ces risques pour la santé publique. L’an dernier, lors de la propagation de l’épidémie de coronavirus, un bâtiment de stockage de médicaments a été scellé à Ambohipo, la capitale du marché noir des médicaments. Une opération effectuée, après les consignes du chef d’État Andry Rajoelina, sur la protection de la population contre le blocage de la disponibilité des médicaments sur le marché. À l’époque, des médicaments contre la maladie à coronavirus, en pénurie dans les pharmacies, étaient pourtant disponibles chez les vendeurs illicites. Depuis, les vendeurs et démarcheurs des médicaments continuent à envahir les rues d’Ambohipo. On constate même l’extension de cette vente illicite des médicaments dans d’autres quartiers. Selon les pharmaciens, de puissants réseaux et des complots sont derrières la prolifération de cette vente illicite des médicaments.  
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