Walk over


Pourquoi disserter sur les sénatoriales? Les jeux sont faits bien avant le scrutin. Le Premier ministre lui même a affirmé que le fait pour certaines communes de n’avoir aucun électeur n’aura aucun impact sur l’issue du vote. Pourquoi donc dépenser une somme faramineuse pour une institution jugée budgétivore? Les rapports de force sont clairs et nets dans l’état actuel de l’électorat. La majorité gagnera par walk over. L’opposition n’a aucune chance de gagner un siège sur le douze proposés à la Chambre haute. Même si le TIM compte plusieurs dizaines de maires et de conseillers municipaux, il est loin de faire le poids face au rouleau compresseur de l’IRD. Le boycott annoncé de l’opposition n’est donc que de pure forme. C’est plus pour enlever le dernier crédit aux sénatoriales que de vouloir prouver un contrepoids politique à la majorité écrasante. L’IRD triomphera sans gloire faute d’adversaire mais il en serait de même avec une opposition de quantité que de qualité. En 2015, les électeurs avaient voté avec la même composition de l’électorat. Tout le monde a trouvé le scrutin correct. Maintenant, il est devenu illégal et anticonstitutionnel. Il faut tout de même être honnête. Le Sénat n’est certainement ni plus budgétivore et le moins utile de toutes les institutions. Si la réduction de ses membres de soixante à dix-huit est vraiment dictée par un souci d’austérité, il faudra supprimer d’autres institutions superflues ainsi que certaines dépenses exagérées. Tant qu’à faire et comme le scrutin ne donnera lieu à aucune surprise, on aurait dû changer l’élection en nomination. On fera bien l’économie de vingt jours de campagne bruyante et dispendieuse pour élire douze « apôtres ». Le président ferait mieux de désigner les dix-huit sénateurs pour faire simple et économiser le budget y afférent pour renflouer la caisse du Tosika Fameno. Cela ne fera de mal à personne. Au contraire, il faut définir les priorités après ce long confinement qui a éreinté tout le monde. Le budget des sénatoriales pourrait bien servir à quelque chose au secteur privé, aux employés mis au chômage technique, à ceux qui ont définitivement perdu leur emploi à cause de la pandémie. Une élection n’est pas la préoccupation première de la population en ce moment même si elle ne concerne que les grands électeurs. Et puis, il ne faut pas oublier que le corona ne fait que plier pour le moment, il ne rompt pas. La reprise annoncée des vols internationaux risque de relancer l’épidémie. Reste à savoir si nous oserions classer la France zone rouge après la nouvelle vague de Covid-19 qui surfe ces derniers jours. Croisons les doigts.
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