Pandémie - Le secteur agricole épargné par la crise sanitaire


La plupart des activités économiques ont été paralysées par la crise de Covid-19 depuis l’année dernière. Ce qui n’a pas empêché le secteur agricole de connaître une croissance, contrairement à d’autres secteurs. Divers secteurs ont été largement touchés par les impacts négatifs de la pandémie mais les activités agricoles ont connu une avancée majeure en 2020. Ce qui a « permis à l’économie dans son ensemble de contenir la récession » d’après le dernier rapport annuel de la Banque centrale de Madagascar concernant la situation économique du pays. « Epargnées par la pandémie, les activités de production en milieu rural se sont poursuivies au rythme des éléments qui leur sont propres. Bien qu’elle ait fléchi, la dynamique du secteur primaire est restée vigoureuse avec une croissance de +3,1 % (contre +5,9 % en 2019) », précise le rapport. Avec une majorité de la population active recensée dans le milieu rural, la Grande île est restée un pays essentiellement à vocation agricole. La hausse de la production a ainsi permis de limiter les conséquences de la crise sanitaire. « La production de riz a augmenté de 10,6 % en 2020 contre 5,0 % en 2019. Quant à la production de manioc, celle-ci a enregistré une importante progression de 23,6 % en 2020 contre 16,6 % en 2019 » selon le rapport de la BFM. Cependant, les paysans ont subi les contrecoups de la crise en raison des difficultés fréquentes du secteur transport selon diverses sources. Et ce malgré, les mesures annoncées autorisant le transport de marchandises sur l’ensemble du territoire. Il fallait faire face en effet aux diverses formes de tracasseries administratives dans de nombreux cas. D’une manière générale, les grandes agglomérations ont été approvisionnées, mais certains produits ont été toutefois bloqués au niveau des principales régions productrices à en croire quelques coopératives paysannes. Quoi qu’il en soit, « le secteur primaire regroupant les branches « agriculture », « élevage et pêche » ainsi que la « sylviculture » a connu une croissance annuelle de 3,1 % en 2020, il est le secteur le moins impacté par la crise », précise toujours ce rapport. Secteurs en difficulté Si les agriculteurs ont pu ainsi tirer leur épingle du jeu, c’est loin d’être le cas pour certains domaines d’activités. Le secteur manufacturier a été à cet effet très touché par la crise. Faire fonctionner les usines durant la période de confinement a été le plus grand défi des opérateurs économiques. « Une baisse importante de l’activité de l’ordre de -19,3 % a été enregistrée, le plus bas au cours des dix dernières années » d’après le rapport de la BFM qui précise aussi que « cette évolution défavorable a expliqué en grande partie la diminution de la production agrégée. En effet, la contribution du secteur secondaire à cette décroissance économique est de 64,7 %. Sur la période 2010- 2019, le taux moyen de croissance du secteur manufacturier a été de +6,8 % ». Pour le secteur tertiaire, on parle aussi de « difficultés économiques sans précédent ». La régression des activités dans le secteur hôtel et restaurant a été évaluée à -78,7 %. C’est ce qui explique depuis l’an passé, les appels récurrents des opérateurs touristiques pour la prise de mesures spécifiques afin de sortir le secteur du gouffre. Dans le même registre, l’éducation (-32,9 %) et le transport (-4,0 %) ont été également sévèrement touchés. Pour le secteur tertiaire, ce marasme a été toutefois contrebalancé par le dynamisme inespéré de certaines branches d’activité comme la poste et la télécommunication (+90,6%), la santé (+15,0%) et les banques et assurances (+18,0%). Selon le rapport « L’effet conjugué de ces évolutions a permis au secteur tertiaire de limiter sa décroissance à -4,5 %. Le secteur des services a ainsi contribué à hauteur de 50,8 % dans la contraction de la valeur ajoutée totale ».
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