Évasion à Farafangana - L’ouverture d’une commission d’enquête requise


« Le droit de toute personne, à la vie, a été violée de façon inhumaine ». La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), n’y est pas allée avec le dos de la cuillère dans sa réaction sur l’affaire de l’évasion des détenus de Farafangana. La CNIDH regrette que « la riposte est allée au-delà de l’usage disproportionné de la force ». Elle ajoute que la notion de légitime défense évoquée à l’article 8 de la Constitution « fait l’objet de réserve », dans cette affaire. Aussi, dans un communiqué de presse publié, hier, elle estime que la mise en place d’une « commission d’enquête », s’impose. Elle suggère que cette entité soit composée de parlementaires, d’éléments compétents de la société civile et de responsables religieux. Selon les explications de la CNIDH, cette commission d’enquête devra « déterminer la responsabilité et proposer des solutions ». Dans sa missive, la Commission des droits de l’homme avance qu’« à court terme », il s’agira de « l’identification et de la sanction immédiate des responsables du désespoir qui a conduit les détenus à la mutinerie (…) ». Dimanche, quatre-vingt-huit détenus se sont évadés de la maison centrale de Farafangana. Une opération chasse à l’homme s’ensuivit. Résultat, vingt-deux fugitifs ont été tués dans l’opération. Des blessés graves sont, également, recensés. Sur les ondes d’une radio privée de la capitale, un responsable de la direction générale de l’administration pénitentiaire a soutenu que les circonstances sur terrain auraient motivé l’usage de la force. Le communiqué publié par la CNIDH rapporte, toutefois, que « d’après les premières informations recueillies », le soulèvement des détenus aurait pour cause le fait que des responsables auprès de la maison centrale de Farafangana « soutirent des sommes importantes aux familles des détenus en faisant miroiter la liberté provisoire pour leur proche incarcéré, alors que celle-ci n’arrive jamais ». Invité de la radio Antsiva, hier, Herilaza Imbiky, secrétaire général du ministère de la Justice, a indiqué que face aux informations qui fusent sur les probables raisons de ce « prison break », le département écoute tous les sons de cloche.
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