Neutralité politique - Rappel à l’ordre au ministère de l’Intérieur


Une note rappelant le devoir de réserve et de neutralité politique des responsables sous sa tutelle est publiée par le ministère de l’Intérieur. Elle relève des manquements à ces obligations. Des errements. C’est le constat affirmé par une note signée par Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, hier. Dans cet acte publié, notamment, par le Syndicat national des administrateurs civils de Madagascar (SYNAD) sur sa page Facebook, cette remontrance fait suite à des écarts de certains responsables sous l’autorité de ce département, face à l’obligation de réserve et de neutralité politique. « Par l’adoption, cette année, des nouvelles lois sur les élections, Madagascar entend organiser des consultations électorales crédibles, transparentes et fiables. Or, les errements de certains agents de l’administration, quant à la stricte observation de la neutralité politique, ne militent pas dans l’atteinte de ces objectifs », affirme la note ministérielle datée d’hier. L’acte rappelle ainsi cette obligation de neutralité politique et de réserve prescrite par le statut général des fonctionnaires et les textes relatifs aux hauts emplois de l’État. Il y est aussi, souligné que les règles sur le port des uniformes doivent être scrupuleusement respectées par tous les responsables de l’administration territoriale. Remplacement Contacté, le ministre Razafimahefa indique juste qu’il s’agit de rappeler des règles déjà en place et connues de tous. Il n’y a pas de raison particulière ayant motivé la rédaction de cette note. Celle-ci souligne, toutefois, il m’a été donné de constater que ces derniers temps, des responsables centraux et territoriaux du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation n’ont pas obser­vé l’obligation de réserve dans l’exercice de leur fonction. Des manquements qui se manifesteraient par l’expression publique de position politique ou de soutien à un candidat. La note ministérielle met, par ailleurs, un accent particulier sur le constat de non-respect de la déontologie et de l’éthique quant au port d’uniforme. La neutralité de l’administration est martelée en outre par Christian Ntsay, Premier ministre, dès son entrée en fonction. Cette neutralité est présentée par le chef de l’administration comme l’un des impératifs pour la crédibilité des élections. Lors d’un déplacement à Antsiranana le 22 juin, le locataire de Mahazoarivo a brandi le remplacement comme sanction contre tous ceux qui outrepasseraient le devoir de réserve et de neutralité. Dans une interview publiée le 29 juin, le ministre de l’Intérieur a toutefois été moins rigide. « Nous allons d’abord faire un rappel à l’ordre. Redresser ce qui peut l’être », a-t-il déclaré. Une évaluation devrait être le préalable au remplacement. La note d’hier, pourrait être ce rappel à l’ordre, étant donné qu’elle rapporte des errements vis-à-vis de la conduite politique requise des responsables rattachés au département de Tiana­rivelo Razafimahefa. La note datée d’hier s’adres­se nommément aux directeurs provinciaux du ministère, aux préfets de police, préfets, chefs de région, chefs de districts et chefs d’arrondissement administratifs. Pour les chefs de district, l’obligation de réserve et de neutralité devrait être rappelée de vive voix par le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur ce jour, lors d’une réunion à Anosy. Au regard de l’acte ministériel, l’interdiction de participation à toute mani­fes­tation ou réunion ayant un caractère de propagande électorale, entre autres, devrait être soulignée aujourd’hui. Pareillement pour l’obligation de respecter le principe de l’égalité de traitement des citoyens devant l’administration, ainsi que l’interdiction de port des uniformes en dehors des activités de service. Un administrateur civil se présentant comme directeur de campagne d’un candidat déclaré à la prési­den­tielle semble avoir oublié ce dernier point. « J’attache la plus haute importance à la stricte application de la présente, et tiens à prévenir qu’aucune défaillance ne sera tolérée », conclut la note du ministre Razafimahefa.  
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