Énergie - Le projet hydroélectrique de Volobe compromis


Exposée. La centrale hydroélectrique d’envergure de 120 Mwh risque de retarder sa première production de kilowattheure prévue en 2023. Le débit des principales sources provenant des fleuves d’Onibe, Namandra­hana et Ivoloina ainsi que d’autres cours d’eau voisins, risquerait de réduire et de ne pas alimenter comme il faut la rivière Ivondro sur laquelle repose le Projet Volobe. 750 Gwh de production par an sont en effet attendus de la centrale hydroélectrique. Pour cause, ces grands fleuves assurant le réseau hydrique de la région Atsinanana proviennent de la forêt du corridor Ankeni­heny Zahamena (CAZ) qui subit actuellement de fortes pressions. Le CAZ endure actuellement de défrichement massif et ses terres sont victimes d’extraction minière illicite. « L’écosystème est menacé et voit sa couverture forestière se réduire à vue d’œil. La disparition progressive des forêts a pour conséquence la raréfaction des pluies. Les rivières voient leur débit diminuer considérablement à vue d’œil et par conséquent leur force » explique Lionel Armando Tezena, directeur régional de l’Environnement et du développement durable (DREDD) pour la région Atsinanana. Communes L’ensablement menace aussi la rivière Ivondro car les racines et la cime des arbres ne sont plus là pour protéger les sols. L’érosion provoque un déversement direct dans les rivières, réduisant également la force de ces dernières. Le CAZ possède un écosystème forestier complexe et exceptionnel et fait partie des dernières forêts naturelles de la région de l’Est avec une superficie totale de 490 000 ha. Une mission de trente jours a été menée par une brigade mixte de contrôle dans une superficie s’étalant sur 10 000 ha et a permis de constater divers délits forestiers. 50 ha de forêts ont été défrichés, des milliers d’arbres abattus dans des zones de conservation. Le site d’extraction illicite de pierres d’Ampaboko­nana a été fermé et cinq cent personnes ont été chassées du noyau dur de l’aire protégée, quarante-deux campements ont été détruits et une dizaine de personnes ont été remises entre les mains de la justice. « Un système de renforcement de contrôle a été adopté. Les communautés de base ou VOI, les communes périphériques et le gestionnaire du corridor à savoir le Conservation International, collaborent étroitement. Les VOI avec les fokonolona des communes environnantes signalent rapidement les délits et infractions aux forces de l’ordre et à notre direction. Le rôle des communes y est très important car non seulement celles-ci ont le pouvoir d’alerter mais également de sensibiliser les habitants à protéger la forêt» souligne le DREDD de la région Atsinanana. À moyen terme, la protection des bassins versants et des projets de reforestation se tiendront car seuls les arbres pourront réassurer le flux des rivières et la force du réseau hydrique de toute la région.
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