Faute des maires


Il fallait s’y attendre. Beaucoup de maires sont incarcérés pour malversations financières ou pour faute de gestion. Rien qu’à Mahajanga, onze maires ont été incarcérés. Un chiffre ahurissant au point de faire réagir le président du Sénat, indigné par la situation. Il est allé voir les réalités sur place et promet d’en dire des nouvelles au ministre de la Justice et du Dg de Bianco. Le Syndicat des magistrats a repris la balle au bond et enjoint le président du Sénat de ne pas se mêler des affaires judiciaires. Il faut savoir que beaucoup de maires n’ont pas le niveau académique nécessaire pour pouvoir maîtriser les arcanes d’administration publique ou de la comptabilité publique. La loi permet à tous les citoyens, n’ayant pas encore été condamnés par le tribunal, de postuler à un poste électif de son choix. Un illettré peut donc parfaitement se faire élire maire, député ou président de la République. Comme la population est composée semble-t-il de 80% d’habitants ayant un niveau scolaire élémentaire, le manque de connaissance ou de compétences ne constitue pas un handicap réel pour un candidat. Au contraire, les élections antérieures ont montré que les intellectuels n’ont guère la préférence des électeurs. Du coup, on a des maires, des députés à la capacité très limitée pour pouvoir exercer leur mandat. C’est ainsi depuis que les fonctions administratives dévolues aux personnes ayant suivi une formation dans ce sens ont été politisées. L’objectif est justement de pouvoir gérer les élections au niveau des collectivités décentralisées. Le fait est que ces maires n’ont aucune notion de la tâche qui leur incombe qu’ils se font rattraper par la Justice. Exprès ou pas, toute malversation dans la gestion de l’argent public doit être condamné. La Justice préfère toujours condamner un innocent que libérer un criminel. Il est temps de remettre chaque pion à sa place pour juguler cette série d’emprisonnement. Chacun son métier et le coffre sera bien gardé.
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